La chanson fut sous la Révolution française un puissant moyen de fédérer ses partisans et de propager les idées démocratiques. Des chanteurs de rue s’installaient en des endroits très fréquentés pour y entonner des nouveaux airs dont ils vendaient les textes imprimés. Les cafés, mais encore les clubs ou les théâtres, étaient aussi des lieux où le peuple aimait à entonner les chansons populaires du moment. Souvent, ces chants n’étaient pas entièrement inédits mais consistaient en des paroles révolutionnaires chantées sur l’air bien connu d’une chanson existante appelé « timbre » [1] . Les Babouvistes usèrent à leur tour avec efficacité de cet outil de propagande dans leur combat contre le Directoire. Leurs chansons étaient interprétées au Café des Bains Chinois , boulevard des Italiens. Y était particulièrement appréciée une chanteuse nommée Sophie Lapierre qui fut comprise par la suite dans le procès des Babouvistes devant ...