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Affichage des articles du janvier, 2024

À propos d’une miniature supposée de Saint-Just

Un commerçant autrichien vendant des objets d’art sur un site Internet bien connu propose actuellement un médaillon qui représenterait Saint-Just . Dans la mesure où les portraits du jeune Conventionnel sont très rares, j’ai jugé nécessaire d’examiner ce médaillon. Si, comme l’indique avec assurance le marchand, le jeune homme du portrait est effectivement Saint-Just, ce médaillon « inconnu des historiens » (je traduis la notice en anglais) serait une belle découverte justifiant son prix élevé. La valeur d’une miniature du XVIII e siècle dépend de trois facteurs : la qualité esthétique de sa réalisation, la notoriété de l’artiste mais aussi celle de la personne portraiturée. La facture de cette miniature n’a rien de remarquable, ainsi qu’on pourra en juger d’après ce document qui réunit les photographies fournies par le vendeur . Dans ce portrait de 6,8 sur 5,3 centimètres [1] peint à l’aquarelle, technique courante pour ce type de travail, l’artiste a manifestement eu pour but d’e

« Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » : sur un poème de Rimbaud et le rôle du peuple dans la Révolution

Si plusieurs auteurs ont relevé les points communs des vies de « météore » qu’eurent Saint-Just et Rimbaud, ils n’ont pas envisagé ce qui, des idées exprimées par Rimbaud dans ses poèmes, pouvait rappeler les discours du révolutionnaire de l’an II. Pourtant, Arthur Rimbaud a composé durant l’été 1870 deux poèmes sur la Révolution française qui sont moins des fresques historiques, à la manière par exemple d’un Hugo, que des textes politiques dans lesquels le jeune poète prend parti dans les débats de son époque. L’un de ces poèmes est « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » [1] que je me propose d’examiner ici. Le voici avec son épigraphe [2]  :   « … Français de soixante-dix, bonapartistes, républicains, souvenez-vous de vos pères en 92, etc. » Paul de Cassagnac         – Le Pays – Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize, Qui, pâles du baiser fort de la liberté, Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse Sur l’âme et sur le front