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Articles

Affichage des articles du juin, 2024

"La vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux" : Saint-Just et le souci de soi

Plusieurs passages des manuscrits de Saint-Just datant des jours ou des semaines qui précédèrent le 9 Thermidor évoquent directement les attaques auxquelles il est en butte et le risque mortel qu’elles lui font courir. Le plus connu est celui dans lequel le jeune révolutionnaire déclare « mépris[er] la poussière qui [le] compose » et sa certitude d’une destinée posthume « dans les siècles et dans les cieux ». Ces lignes n’ayant pas fait l’objet d’une étude, je me propose de les examiner ici en m’intéressant à ce qu’elles révèlent du rapport que Saint-Just entretenait avec lui-même et avec sa notoriété. Nous verrons que sa pensée relève d’une conception singulière du souci de soi défini par Michel Foucault comme la connaissance mais aussi la transformation de soi par soi permettant à l’individu de se constituer comme sujet [1] . Ce passage est porté sur un feuillet que la Bibliothèque nationale de France conserve dans le même volume que le manuscrit du Projet d’i...

La Maison de Saint-Just au début du XIXe siècle (3) : le bâtiment de la rue du Jeu d’Arc

La vente de la moitié est de la maison de la rue de la Chouette n’est pas la seule opération immobilière que Victoire de Saint-Just et son mari conclurent le 24 avril 1829. En effet, le registre des hypothèques rapporte sous le même numéro [1] qu’ils effectuèrent le même jour la vente d’une bâtisse « donnant sur la rue du Jeu d’Arc ou du Preslet » - l’actuelle rue Saint-Just - et jouxtant la partie de la Maison de la rue de la Chouette leur appartenant, ainsi que son jardin. L’acte notarié précise qu’au moment de la vente les époux Lessasière habitaient concurremment leur maison de la rue de la Chouette (la partie est de l’actuelle Maison de Saint-Just) et celle de la rue du Jeu d’Arc. Cet ensemble immobilier offrait à Victoire de Saint-Just et à son mari des conditions de vie que ne permettait pas la seule demeure de la rue de la Chouette disposant de trois chambres mais non d’une cuisine, par exemple. La porte au fond du vestibule, visible sur le plan de 1807 mais aujour...