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Articles

Réflexions au jour le jour sur le révolutionnaire Louis Léon de Saint-Just, par Anne Quennedey

Je consacre depuis plus de vingt ans mes recherches à Saint-Just, son éloquence et ses idées en faveur d’une organisation sociale égalitaire. Sur ce blog, je publie des textes qui, pour la plupart, sont de courtes enquêtes à partir des écrits de Saint-Just ou de documents d’époque permettant de mieux le connaître. Il complète mon site Internet où sont rendus compte de mes livres et articles scientifiques consacrés à Saint-Just. Formulaire pour me contacter
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"La vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux" : Saint-Just et le souci de soi

Plusieurs passages des manuscrits de Saint-Just datant des jours ou des semaines qui précédèrent le 9 Thermidor évoquent directement les attaques auxquelles il est en butte et le risque mortel qu’elles lui font courir. Le plus connu est celui dans lequel le jeune révolutionnaire déclare « mépris[er] la poussière qui [le] compose » et sa certitude d’une destinée posthume « dans les siècles et dans les cieux ». Ces lignes n’ayant pas fait l’objet d’une étude, je me propose de les examiner ici en m’intéressant à ce qu’elles révèlent du rapport que Saint-Just entretenait avec lui-même et avec sa notoriété. Nous verrons que sa pensée relève d’une conception singulière du souci de soi défini par Michel Foucault comme la connaissance mais aussi la transformation de soi par soi permettant à l’individu de se constituer comme sujet [1] . Ce passage est porté sur un feuillet que la Bibliothèque nationale de France conserve dans le même volume que le manuscrit du Projet d’institutions républi

La Maison de Saint-Just au début du XIXe siècle (3) : le bâtiment de la rue du Jeu d’Arc

La vente de la moitié est de la maison de la rue de la Chouette n’est pas la seule opération immobilière que Victoire de Saint-Just et son mari conclurent le 24 avril 1829. En effet, le registre des hypothèques rapporte sous le même numéro [1] qu’ils effectuèrent le même jour la vente d’une bâtisse « donnant sur la rue du Jeu d’Arc ou du Preslet » - l’actuelle rue Saint-Just - et jouxtant la partie de la Maison de la rue de la Chouette leur appartenant, ainsi que son jardin. L’acte notarié précise qu’au moment de la vente les époux Lessasière habitaient concurremment leur maison de la rue de la Chouette (la partie est de l’actuelle Maison de Saint-Just) et celle de la rue du Jeu d’Arc. Cet ensemble immobilier offrait à Victoire de Saint-Just et à son mari des conditions de vie que ne permettait pas la seule demeure de la rue de la Chouette disposant de trois chambres mais non d’une cuisine, par exemple. La porte au fond du vestibule, visible sur le plan de 1807 mais aujourd’hui mur

La Maison de Saint-Just au début du XIXe siècle (2) : les ventes de 1817 et de 1829

L’opinion qui prévalait jusqu’ici est que la Maison de Saint-Just à Blérancourt fut longtemps occupée par les descendants de Marie Anne de Saint-Just. Selon cette opinion, sa fille Louise vécut dans la partie ouest de la Maison presque jusqu’à sa mort survenue en 1857, et la dernière descendante de Marie Anne de Saint-Just à avoir habité la Maison fut l’arrière-petite-nièce de Saint-Just rencontrée par l’historien G. Lenotre dans les premières années du XX e siècle [1] . J’avais demandé, il y a quelques temps, aux services des Archives de l’Aisne que soient faites pour le compte de l’Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just des recherches sur le devenir de la bâtisse au XIX e siècle. Les recherches de cette sorte sont en effet fort longues et celles qui avaient été menées par Bernard Vinot puis par plusieurs adhérents de l’association dans les archives notariées n’avaient rien donné. Madame Apolline Ragot, archiviste chargée de collections aux Archives de l'A