Accéder au contenu principal

Articles

Réflexions au jour le jour sur le révolutionnaire Louis Léon de Saint-Just, par Anne Quennedey

Je consacre depuis plus de vingt ans mes recherches à Saint-Just, son éloquence et ses idées en faveur d’une organisation sociale égalitaire. Sur ce blog, je publie des textes qui, pour la plupart, sont de courtes enquêtes à partir des écrits de Saint-Just ou de documents d’époque permettant de mieux le connaître. Il complète mon site Internet où sont rendus compte de mes livres et articles scientifiques consacrés à Saint-Just. Formulaire pour me contacter
Articles récents

Un souvenir de Saint-Just : l’encrier du musée de Blérancourt

Les personnes s’étant rendues au Musée franco-américain de Blérancourt avant 1976 se rappellent peut-être y avoir vu, parmi un ensemble d’objets ayant appartenu à Saint-Just ou à sa famille, un encrier présenté comme étant celui du révolutionnaire. La vitrine qui l’exposait a été fracturée et l’objet dérobé le 28 juillet 1975. Cette date correspondant à l’anniversaire du 10 Thermidor an II laisse penser que l’auteur du vol était un admirateur de Saint-Just… Quoi qu’il en soit, cet encrier n’a pas été restitué et n’est, à ma connaissance, pas non plus réapparu chez un commerçant ou en salle de vente. Plus les années passent, plus il est à craindre que les personnes l'ayant en leur possession ignorent sa valeur et s’en débarrassent. C’est pourquoi ceux de mes lecteurs qui l’auraient vu chez un particulier ces cinquante dernières années sont vivement encouragés à prendre contact avec l’ Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just .         En 2012, la directrice du Mus

L’élégance de la Révolution : un aperçu du mobilier du palais des Tuileries en l’an II

J’ai profité de ces vacances pour visiter l’exposition « Style Révolution française. Mobilier, objets d’art et papiers peints » présentée jusqu’au 11 mars 2024 au Musée de la Révolution française de Vizille. Cette exposition mérite d’être saluée pour son caractère novateur, le « style Révolution » étant généralement confondu avec un « style Directoire » ou un « style Empire » plus lourds et, de façon évidente pour ce dernier, plus clinquants. Mais l’exposition du Musée de Vizille est de surcroît remarquable par le savoir-faire et, doit-on écrire, le bon goût avec lequel ont été choisis et mis en scène meubles, objets d’ornement et panneaux de papiers peints de la Révolution. Chacune des pièces de l’exposition est accompagnée d’un cartel très complet présentant son histoire et éclairant son intérêt. On trouvera la plupart de ces œuvres et leurs cartels dans la brochure remise aux visiteurs ainsi que dans le dossier de presse disponible en ligne . Des pièces de mobilier montrées dan

À propos d’une miniature supposée de Saint-Just

Un commerçant autrichien vendant des objets d’art sur un site Internet bien connu propose actuellement un médaillon qui représenterait Saint-Just . Dans la mesure où les portraits du jeune Conventionnel sont très rares, j’ai jugé nécessaire d’examiner ce médaillon. Si, comme l’indique avec assurance le marchand, le jeune homme du portrait est effectivement Saint-Just, ce médaillon « inconnu des historiens » (je traduis la notice en anglais) serait une belle découverte justifiant son prix élevé. La valeur d’une miniature du XVIII e siècle dépend de trois facteurs : la qualité esthétique de sa réalisation, la notoriété de l’artiste mais aussi celle de la personne portraiturée. La facture de cette miniature n’a rien de remarquable, ainsi qu’on pourra en juger d’après ce document qui réunit les photographies fournies par le vendeur . Dans ce portrait de 6,8 sur 5,3 centimètres [1] peint à l’aquarelle, technique courante pour ce type de travail, l’artiste a manifestement eu pour but d’e

« Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » : sur un poème de Rimbaud et le rôle du peuple dans la Révolution

Si plusieurs auteurs ont relevé les points communs des vies de « météore » qu’eurent Saint-Just et Rimbaud, ils n’ont pas envisagé ce qui, des idées exprimées par Rimbaud dans ses poèmes, pouvait rappeler les discours du révolutionnaire de l’an II. Pourtant, Arthur Rimbaud a composé durant l’été 1870 deux poèmes sur la Révolution française qui sont moins des fresques historiques, à la manière par exemple d’un Hugo, que des textes politiques dans lesquels le jeune poète prend parti dans les débats de son époque. L’un de ces poèmes est « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » [1] que je me propose d’examiner ici. Le voici avec son épigraphe [2]  :   « … Français de soixante-dix, bonapartistes, républicains, souvenez-vous de vos pères en 92, etc. » Paul de Cassagnac         – Le Pays – Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize, Qui, pâles du baiser fort de la liberté, Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse Sur l’âme et sur le front

Révolution, constitution, institutions : comment fonder la République selon Saint-Just ?

Je souhaite signaler la parution du volume Quelle république pour la nation ? (1770-1820) qui réunit les communications présentées au colloque s’étant tenu à Vizille à l'automne 2021. On y trouvera le texte que j'ai écrit avec mon frère Benoît intitulé « Révolution, constitution, institutions : comment fonder la République selon Saint-Just ? ». Le livre est en vente sur le site de la Société des Études Robespierristes .   Je publierai prochainement sur mon site Internet une version de ce texte augmentée de plusieurs tableaux comparant le texte constitutionnel que Saint-Just présenta à la Convention nationale le 24 avril 1793 à la version dite « girondine » et à la Constitution de 1793.