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Articles

Affichage des articles du août, 2022

À propos d’un hymne sur la victoire de Fleurus

Comme je fais actuellement des recherches en rapport avec la phrase des Institutions républicaines qui porte que « le prix de la poésie ne sera donné qu’à l’ode et à l’épopée », je me suis intéressée au poète Ponce-Denis Écouchard-Lebrun (1729-1807) qui jouissait sous la Révolution d’une telle réputation qu’il a pu être considéré comme le « Pindare français ». D’Écouchard-Lebrun, on connaît l’ Ode sur le Vaisseau « Le Vengeur » souvent reproduite dans les manuels de littérature et qui fut mise en musique par Charles-Simon Catel (1773-1830). Écouchard-Lebrun écrivit tardivement cette Ode , plusieurs mois après la bataille du 13 prairial an II (1 er juin 1794), en sorte que Saint-Just n’a pu l’entendre. En revanche, un autre poème d’Écouchard-Lebrun pour lequel Catel se chargea aussi de la musique fut interprété dans des circonstances qui rendent très vraisemblable que Saint-Just l’ait connu. Ce poème est l’ Hymne à la Victoire, sur la bataille de Fleurus qui, nous apprend une

Des nouvelles d'un ami de Saint-Just, le comédien Dorfeuille

     J’ai récemment signalé la publication sur Cairn.info de mon article sur un poème inédit de Saint-Just paru en 2020 dans les Annales historiques de la Révolution française. Dans ce poème rédigé fin février ou début mars 1789 intitulé Vers à M. Dorfeuille après lui avoir vu joué Oreste d’ Andromaque sur le Théâtre de Paris , le futur Conventionnel fait un éloge enthousiaste du talent du comédien Philippe-Antoine Dorfeuille (1754-1795) qui venait d’être refusé pour la seconde fois à la Comédie-Française. C’est vers cette époque, vraisemblablement après que Saint-Just lui eut fait parvenir son poème, que les deux hommes se lièrent. Leur amitié perdura sous la Révolution, comme le prouve le fait que Dorfeuille édita en mai 1791 dans l’une de ses publications de longs extraits d’ Organt dans le but de faire de la publicité au poème de Saint-Just.      En 1791, Dorfeuille, qui avait pris parti pour la Révolution, exerçait alors son métier de comédien en province tout en menant une a

Un poème inédit de Saint-Just

     Mon article « Saint-Just amateur de théâtre d’après un poème inconnu, les Vers à M. Dorfeuille  » vient d’être mis en ligne sur le portail Cairn.info. Composé dans les semaines qui précédèrent la réunion des Etats généraux, ce poème fait l’éloge du comédien Philippe-Antoine Dorfeuille qui, malgré son succès auprès du public, venait de subir un refus de la Comédie-Française.     Outre le fait d’être inédit, ce poème présente l’intérêt d’apporter des informations sur les goûts de Saint-Just en matière de théâtre – goûts qui ne furent pas sans conséquence sur sa pratique oratoire – mais aussi des renseignements biographiques sur cette période mal connue de son existence. J’invite également, avec cet article, à reconsidérer le jugement qui a été porté sur la production de la prime jeunesse de Saint-Just que sont ses œuvres poétiques.      Cet article a précédemment été publié sur mon site Internet dédié à Saint-Just et à l’éloquence révolutionnaire.

Saint-Just « tel qu’en lui-même » au Comité de salut public : retour sur une conversation avec Barère

Qui, parmi nous, n’a jamais rêvé d’assister aux discussions qui se déroulaient au Comité de salut public en 1793-1794, au temps où Robespierre et Saint-Just y siégeaient ? S’il n’existe pas de compte rendu des séances du Grand Comité, le premier tome des Mémoires de Barère paru en 1852 nous offre l’opportunité de connaître l’une des discussions qu’y menèrent deux de ses membres, en l’occurrence Barère et Saint-Just. Contrairement à nombre de débats houleux inventés de toute pièce par d’anciens commis de ses bureaux ou d’ex-membres du Comité (dont Barère !) pour justifier leurs actes ou, plus prosaïquement, vendre du papier, le texte de cette discussion est fiable puisqu’il a été porté sur le papier par Saint-Just et Barère eux-mêmes. Dans une précédente étude , j’ai commenté le sujet de cette discussion qui, de façon inattendue, ne porte pas sur les grandes affaires qui préoccupaient le Comité de salut public mais sur un sujet qui pourrait paraître futile, la méthode à adopter pour