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Affichage des articles du août, 2023

Saint-Just à Little Sparta et à Glasgow : les sculptures de Ian Hamilton Finlay

Je m’intéresse depuis plusieurs années à l’artiste écossais Ian Hamilton Finlay qui a donné dans son œuvre une grande place à la Révolution et, parmi les révolutionnaires français, à Saint-Just. De passage en É cosse cet été, j’ai visité Little Sparta, le jardin de Stonypath, près d’Edimbourg, que Ian Hamilton Finlay (1925-2006) a modifié avec son épouse Sue durant quatre décennies pour en faire un jardin paysager abritant plusieurs centaines de ses œuvres sculptées. Ce jardin est visitable quelques jours par semaine, de juin à septembre. On trouvera des informations à son sujet sur le site dédié .      L’œuvre qu’est Little Sparta relève d’un courant artistique, la poésie concrète, qui n’a pas à ma connaissance de tenants ni de réalisations majeures en France. Pour s’en faire une idée, on peut penser aux jardins agrémentés de fabriques , ces monuments imitant des ruines antiques et des ouvrages de maçonnerie exotiques que le XVIII e siècle appréciait tout particulièrement. Une part

Un motif littéraire revisité par Saint-Just, la légende du cœur mangé

De la correspondance privée que Saint-Just adressa à sa famille, à ses amis et à des relations plus lointaines, nous n’avons connaissance que d’une vingtaine de lettres. Parmi ces lettres, les plus célèbres sont certainement la lettre à Maximilien Robespierre du 19 août 1790 commençant par «  Vous qui soutenez la patrie chancelante contre le torrent du despotisme et de l’intrigue, vous que je ne connais que comme Dieu, par des merveilles… » [1]  ; et la lettre à Villain Daubigny, à la localisation aujourd’hui inconnue mais dont le texte a heureusement été publié en 1828 dans l’ouvrage intitulé Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc., supprimés ou omis par Courtois [2] . C’est à cette seconde lettre, pouvant être lue en ligne , que je m’intéresserai dans ce billet.      Le procureur au Parlement de Paris Jean Marie Villain Daubigny à qui s’adresse la lettre est une vieille connaissance de Saint-Just. Daubigny vivait avant la Révolution à Blérancourt, comme le