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Réflexions au jour le jour sur le révolutionnaire Louis Léon de Saint-Just, par Anne Quennedey

Je consacre depuis plus de vingt ans mes recherches à Saint-Just, son éloquence et ses idées en faveur d’une organisation sociale égalitaire. Sur ce blog, je publie des textes qui, pour la plupart, sont de courtes enquêtes à partir des écrits de Saint-Just ou de documents d’époque permettant de mieux le connaître. Il complète mon site Internet où sont rendus compte de mes livres et articles scientifiques consacrés à Saint-Just. Formulaire pour me contacter
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Florilège sur l’amitié dans les écrits de Saint-Just

Le livre d’Hélène Giannecchini Un désir démesuré d’amitié qui fait l’objet de mon précédent article m’a encouragée à proposer une synthèse des développements que Saint-Just a consacrés à l’amitié. On trouvera ici les célèbres institutions sur l’amitié que Saint-Just rédigea en 1794, mais aussi des textes plus anciens comme ceux extraits de l’ Esprit de la Révolution et de la Constitution de France publié trois ans auparavant. Les différents énoncés de Saint-Just sur l’amitié constituent un ensemble remarquablement cohérent, ainsi qu’on pourra en juger. Je me permets de signaler l’article intitulé « De la haine des rois à la communauté des affections : les ressorts d’une politique républicaine selon Saint-Just » qui porte sur le rôle politique des sentiments selon le révolutionnaire. On trouvera également sur ce blog un florilège de citations de Saint-Just sur ce sujet connexe à l’amitié qu’est l’amour. Esprit de la Révolution et de la Constitution de France (1791) : « Les mœurs

Après une lecture d’« Un désir démesuré d’amitié »

Les comptes rendus que Le Monde et L’Humanité ont donnés du dernier livre d’Hélène Giannecchini ont signalé à mon attention cette autrice. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt Un désir démesuré d’amitié dans lequel Hélène Giannecchini mène une réflexion sur l’identité et l’appartenance sociale à partir de l’examen du rôle que l’amitié joue dans nos vies [1] . Sa réflexion s’appuie sur son expérience personnelle, sur des photographies issues d’archives queer et sur des livres avec lesquels elle entretient une relation particulière qu’elle qualifie d’amicale. Parmi ces livres se trouve le Projet d’institutions républicaines de Saint-Just qui fut pour elle une rencontre importante, ainsi qu’elle l’explique dans une interview [2] . Hélène Giannecchini consacre un chapitre presque entier de son livre aux institutions de Saint-Just sur l’amitié [3] . Elle relève d’abord que le Projet d’institutions donne à l’amitié un statut juridique que formalise l’obligation de déclarer les amitiés

Saint-Just musicien

Les souvenirs sur Saint-Just laissés par ses amis sont malheureusement peu nombreux. On le regrettera d’autant plus qu’ils présentent souvent le jeune révolutionnaire sous un jour inattendu. C’est ainsi qu’une anecdote des Mémoires d’Élisabeth Le Bas nous montre Saint-Just chantant pour divertir ses compagnons de voyage. Elle raconte en effet que tandis qu’ils se rendaient avec elle et sa belle-sœur en mission à Saverne, Saint-Just et son mari Philippe Le Bas leur chantaient des airs italiens [1] . Son goût pour la musique conduisit Saint-Just à apprendre la flûte. Dans cet article, je reviendrai sur le type de flûte dont il jouait. Nous verrons également que le jeune Conventionnel pratiqua cet instrument alors qu’il siégeait au Comité de salut public et occupait dans la France révolutionnaire les plus hautes fonctions politiques. Dans sa biographie de Saint-Just, Bernard Vinot suppose que c’est au collège des Oratoriens de Soissons que le futur Conventionnel « s’exerça […] à la