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Réflexions au jour le jour sur le révolutionnaire Louis Léon de Saint-Just, par Anne Quennedey

Je consacre depuis plus de vingt ans mes recherches à Saint-Just, son éloquence et ses idées en faveur d’une organisation sociale égalitaire. Sur ce blog, je publie des textes qui, pour la plupart, sont de courtes enquêtes à partir des écrits de Saint-Just ou de documents d’époque permettant de mieux le connaître. Il complète mon site Internet où sont rendus compte de mes livres et articles scientifiques consacrés à Saint-Just. Formulaire pour me contacter
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Saint-Just musicien

Les souvenirs sur Saint-Just laissés par ses amis sont malheureusement peu nombreux. On le regrettera d’autant plus qu’ils présentent souvent le jeune révolutionnaire sous un jour inattendu. C’est ainsi qu’une anecdote des Mémoires d’Élisabeth Le Bas nous montre Saint-Just chantant pour divertir ses compagnons de voyage. Elle raconte en effet que tandis qu’ils se rendaient avec elle et sa belle-sœur en mission à Saverne, Saint-Just et son mari Philippe Le Bas leur chantaient des airs italiens [1] . Son goût pour la musique conduisit Saint-Just à apprendre la flûte. Dans cet article, je reviendrai sur le type de flûte dont il jouait. Nous verrons également que le jeune Conventionnel pratiqua cet instrument alors qu’il siégeait au Comité de salut public et occupait dans la France révolutionnaire les plus hautes fonctions politiques. Dans sa biographie de Saint-Just, Bernard Vinot suppose que c’est au collège des Oratoriens de Soissons que le futur Conventionnel « s’exerça […] à la

Quelques mots sur le Marat assassiné de Bruxelles

Il y aurait tant à dire sur le Marat assassiné qu’a peint David ! Ce tableau, le plus beau que nous ait légué la Révolution, ne peut véritablement être admiré qu’à Bruxelles. Les photographies, en effet, ne lui rendent pas justice, et les copies de son atelier, celle du Louvre y compris, échouent à faire naître l’émotion puissante que provoque l’œuvre de David. Cette émotion est d’autant plus forte qu’au Musée royal des Beaux-Arts de Belgique où il est exposé (un musée royal pour le portrait d’un régicide par un régicide  !), le tableau de David est accroché à part sur un mur dont la teinte vert d’eau paraît choisie pour s’harmoniser avec lui. Le visiteur peut ainsi s’isoler dans un dialogue avec l’œuvre et, grâce à la beauté du dessin de David, à la force de sa composition et aux choix des détails – la lettre de Corday et le billet de Marat, les planches en sapin du billot, le drap raccommodé et, tout en bas, le couteau posé au sol dont l’ivoire taché de sang contraste avec la plu