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Saint-Just en pied : le dessin de Harriet pour « La Nuit du IX au X Thermidor de l'an II »

Mon précédent article a montré que le portrait de Saint-Just au physionotrace par Fouquet et Chrétien donne à voir le visage du Conventionnel tel qu’il était en l’an II alors qu’il siégeait au Comité de salut public. Dans ce nouvel article, je vais m’intéresser à une autre représentation de Saint-Just en 1794, celle de Fulchran Jean Harriet pour son dessin La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II. Bien qu’il ait été réalisé postérieurement à la mort de Saint-Just, ce dessin du jeune Conventionnel donne en effet une impression de réalisme [1] qui m’a incitée à l’examiner de plus près en le comparant aux portraits qui ont été faits de lui de son vivant. Cette étude m’a paru d’autant plus pertinente que le dessin de Harriet est la seule représentation de Saint-Just en pied dont nous disposons.

Conservée à la Bibliothèque nationale de France, La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II est un dessin de grandes dimensions – cinquante-huit centimètres de large sur quarante-deux de haut – au crayon noir et lavis rehaussé de gouache. Contrairement à l’œuvre qui lui sert de « pendant », Le 31 May 1793 [2], Harriet n’a pas conçu La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II comme une esquisse en vue d’une peinture de plus grand format mais directement pour que son dessin soit gravé par Jean Joseph François Tassaert. Cette gravure paraît d’ailleurs avoir eu du succès auprès du public puisque plusieurs versions coloriées sont parvenues jusqu’à nous [3].

La scène représentée par Fulchran Jean Harriet est l’irruption de Léonard Bourdon avec des hommes en armes dans la salle de l’Hôtel de Ville [4] où les Robespierristes ont trouvé refuge. Harriet a donné une vive animation à son œuvre en dessinant près de cinquante personnages dans des postures diverses, mais il a fait en sorte d’attirer le regard vers le centre de sa composition où le gendarme Charles André Merda tire sur Maximilien Robespierre. Saint-Just est le personnage placé derrière l’Incorruptible qui lui tient le bras et lève le poing en direction de Merda, ainsi que l’indique cette gravure explicative. Cette représentation de Saint-Just aux côtés de Robespierre est d’ailleurs plus symbolique qu’historique puisqu’aucune source n’indique que le jeune Conventionnel se trouvait près de l’Incorruptible au moment où il fut blessé à la mâchoire [5] : nous savons seulement, par le témoignage de Barras [6], que lorsque celui-ci les vit un peu plus tard à l’Hôtel de Ville, « Saint-Just donnait des soins à Robespierre ».

     Afin d’étudier plus facilement le dessin de Saint-Just par Harriet, j’ai réalisé le document suivant qui place la partie correspondant au visage et au buste à côté du portrait au physionotrace de Saint-Just par Fouquet et Chrétien et du portrait au pastel par Angélique Louise Verrier-Maillard.

Si l’on fait abstraction de l’expression de colère que Harriet a donnée à Saint-Just, on constate que, sur ces trois images, les traits généraux des visages représentés correspondent assez bien : le front est grand, le nez long, la bouche petite, le menton bien dessiné. La forme identique du front sur le dessin de Harriet et sur la gravure au physionotrace est particulièrement remarquable : ces deux portraits de profil montrent en effet que le front de Saint-Just n’était pas régulièrement arrondi mais dessinait en son milieu un léger angle modifiant sa courbure. Les différences que l’on relève par ailleurs entre le dessin du visage de Saint-Just par Harriet et ces deux portraits ne sont pas significatives. Ainsi, bien que le nez dessiné par Harriet soit nettement plus aquilin qu’il ne l’est sur le physionotrace, sa forme est proche de celle du nez de Saint-Just sur son portrait au pastel. De même, la lèvre supérieure du révolutionnaire sur le portrait par Verrier-Maillard dessine le même arc de Cupidon que sur le pastel et sur le physionotrace. Le menton, quant à lui, paraît plus carré et moins pointu sur le dessin de Harriet que sur les portraits pour lesquels Saint-Just a posé. Toutefois, cette différence pourrait qui ne pas en être une car la haute cravate empêche de bien voir le haut de la mâchoire sur les deux portraits.

Mais j’ai surtout été frappée de trouver dans le dessin de Fulchran Jean Harriet plusieurs détails qui, du vivant de Saint-Just, devaient permettre de le reconnaître aisément. Ces détails sont visibles sur le portrait gravé d’après la technique du physionotrace et sur celui au pastel mais moins nettement que sur le « portrait Jubinal » qui m’a permis, dans un précédent article, de les mettre en évidence. Le premier de ces détails est la petite protubérance que Saint-Just avait sur la narine gauche bien visible sur le portrait au physionotrace. Harriet a eu soin de restituer cette particularité en dessinant avec deux traits fins une petite bosse triangulaire sur l’aile du nez du Conventionnel. Il a aussi délicatement dessiné au lavis le bouton que Saint-Just avait sur le menton [7] que l’on aperçoit sur le portrait au pastel et, de façon moins estompée, sur le portrait Jubinal : tout juste note-t-on que Harriet l’a placé plus près du cou qu’il n’est sur ces portraits. Il m’a également paru que le point plus sombre au lavis que l’on aperçoit sur le dessin de Harriet à la verticale de la pupille de l’œil pourrait figurer un autre bouton que Saint-Just avait à cet emplacement, comme le montrent le pastel par Verrier-Maillard et un autoportrait de jeunesse.

La représentation que Harriet a faite de Saint-Just est également conforme aux indications sur sa coiffure et ses vêtements que donnent, pour la partie supérieure de son corps, le portrait au pastel par Verrier-Maillard et, surtout, le portrait au physionotrace. Que l’allure de Saint-Just sur La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II ressemble plus fortement à celle qu’il arborait lorsque fut réalisé le physionotrace n’est d’ailleurs pas surprenant, car la gravure de Fouquet et Chrétien date de la fin de l’année 1793 ou de 1794, alors que Verrier-Maillard dessina son pastel vraisemblablement fin 1792-début 1793. La coiffure que Harriet a dessiné à Saint-Just est semblable à celle de son portrait au physionotrace, avec une frange séparée en deux parties et le reste de la chevelure tombant librement, à ceci près qu’elle y est plus longue et descend jusqu’aux épaules. On note que, sans être plats, ses cheveux tombent en formant des mèches très légèrement ondulées sur le dessin de Harriet, alors qu’ils sont bouclés sur les deux portraits : cette différence d’aspect paraît due au poids des cheveux longs et, peut-être aussi, à des cheveux moins propres, selon les critères de l’époque [8], sur la représentation du 10 Thermidor. De même, l’habillement que Saint-Just porte en haut du corps sur le dessin de Jean Fulchran Harriet rappelle de près celui de la gravure au physionotrace, avec une large et haute cravate que n’orne plus le gros nœud papillon du portrait au pastel [9], et une chemise blanche à encolure. Le col de la chemise y est entièrement caché par la cravate [10], ce qui n’est pas le cas pour le portrait au pastel où la cravate de mousseline laisse voir les pointes du col de la chemise.

Peut-être aura-t-on également remarqué que Harriet n’a pas dessiné les boucles d’oreilles qu’on voit à Saint-Just sur le physionotrace et, sous un repeint, sur le pastel par Verrier-Maillard. Faut-il en déduire que Saint-Just ne portait plus ses boucles d’oreilles si reconnaissables à la fin de sa vie ?  Une telle conclusion serait trop hâtive car Harriet a pu considérer que la longue chevelure du jeune Conventionnel les cachait.

Cette étonnante conformité du dessin de Saint-Just dans La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II avec les deux portraits pour lesquels nous savons qu’il a posé amène à se demander si le dessin de Harriet est aussi fidèle pour les autres vêtements de Saint-Just représentés, notamment ceux qui se portent sous la taille. Nous allons voir que la comparaison de ces habits dessinés par Harriet avec l’inventaire des vêtements de Saint-Just réalisé après son exécution [11] donne du crédit à cette image de Saint-Just en pied.

Notons d’abord que Harriet a eu soin de différencier l’habillement de Saint-Just de celui de Maximilien Robespierre placé à côté de lui. Outre leurs cravates, qui sont nouées différemment, Saint-Just porte un vêtement de dessus plus long que celui de Robespierre qui lui descend jusqu’en bas des mollets, des bottes et non des souliers, et – nécessairement avec les bottes, même s’il n’est pas figuré – un pantalon au lieu d’une culotte. La silhouette que lui a dessinée Harriet donne ainsi à Saint-Just une allure plus moderne et plus martiale qu’à son aîné.

Ces différentes pièces d’habillement se retrouvent dans l’inventaire de la garde-robe de Saint-Just établi en l’an III. D’après cet inventaire, il lui arrivait en effet de porter un pantalon (l’inventaire en mentionne un de soie blanche et deux de drap bleu) et des bottes (il en possédait cinq paires dont, précise l’inventaire, quatre en mauvais état). L’inventaire nous apprend ainsi que cet habillement était pour Saint-Just plus courant que le port de la culotte avec des souliers et des bas, bien qu’il ait possédé des bas et une culotte de peau de daim, plutôt destinée à l’équitation [12]. On ne relève d’ailleurs pas dans cet inventaire de paire de souliers, mais Saint-Just devait au moins en posséder une. Examinant de plus près le dessin de Harriet, j’ai observé que Harriet avait dessiné deux cols aux vêtements de Saint-Just : un, largement rabattu, qui est celui du vêtement de dessus, et un autre plus étroit près de la chemise. Ce dernier col est celui d’un gilet pareil à celui que Robespierre porte sur le dessin de Harriet. L’inventaire des biens de Saint-Just signale deux gilets de mousseline, « dont un à boutons de cuivre ».

Quant au vêtement de dessus qu’a dessiné Harriet, il pourrait s’agir d’un manteau, mais la souplesse du tissu retourné au niveau des manches et faisant des plis fins au niveau du boutonnage fait plutôt penser qu’est représentée une redingote, vêtement des cavaliers anglais à la mode en France dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. Saint-Just avait dans sa garde-robe deux redingotes de drap bleu à boutons de cuivre. Il semble que le jeune Conventionnel ait tout particulièrement aimé porter une redingote lui donnant une allure militaire car le portrait au pastel de Carnavalet le montre vêtu d’une redingote bleue qui pourrait d’ailleurs être l’une de celles de l’inventaire. De plus, un témoignage de contemporain que j’ai reproduit dans L’Éloquence de Saint-Just à la Convention nationale… [13] souligne que la ressemblance entre Saint-Just et le général Bonaparte au début de sa carrière était d’autant plus frappante qu’ils avaient l’un et l’autre pour habitude de porter une redingote bleue.

D’après sa comparaison avec les portraits au physionotrace et au pastel et avec l’inventaire de l’an III, le dessin que Fulchran Jean Harriet fit de Saint-Just dans sa Nuit du IX au X Thermidor de l’an II doit donc être considéré comme un témoignage remarquablement exact sur le physique de Saint-Just. Si, contrairement aux deux portraits de Saint-Just qui ont été authentifiés, ce dessin ne peut prétendre à une ressemblance précise dans la mesure où le jeune révolutionnaire n’a pas posé pour Harriet, il reproduit avec justesse les traits et les particularités du visage de Saint-Just et donne aussi une interprétation convaincante de sa coiffure et de ses vêtements.

Un article récent d’Udolpho van de Sandt [14], qui est la première étude consacrée à l’œuvre et la vie d’Harriet, permet de supposer que cet élève de David eut l’occasion de voir Saint-Just puisqu’il se trouvait alors à Paris où il remporta le premier prix du Concours de l’an II. Ne pourrait-on pas même imaginer que, assis à la Convention nationale parmi le public des tribunes alors que Saint-Just faisait l’un de ses grands rapports de 1794, Harriet ait croqué un portrait de l’homme célèbre qu’était devenu le jeune révolutionnaire ?

Quelle qu’ait été la méthode utilisée par Harriet pour réaliser les portraits de ses dessins Le 31 May 1793 et La Nuit du IX au X Thermidor de l'an II, il parvint à les rendre réalistes ainsi que le remarque un journaliste du Moniteur universel qui juge que, dans le premier dessin, les députés représentés, et Marat particulièrement, sont fort ressemblants [15]. Cette exigence documentaire se retrouve dans La Nuit du IX au X Thermidor de l'an II. Car, lorsqu’on se réfère aux portraits fiables dont nous disposons pour les révolutionnaires autres que Saint-Just représentés par Harriet, on voit que son dessin du visage de Robespierre rappelle de près, malgré l’angle différent, celui qui est le sien sur son portrait par Labille-Guiard connu par une copie. De même, les traits que Harriet a donnés à Léonard Bourdon sont très proches sinon de la caricature attribuée à Gabriel, du moins au visage juvénile que lui a prêté Helman dans la gravure Le IX Thermidor an II.

Il est plus difficile de décider si les dessins par Harriet de Couthon et de Le Bas sont ressemblants car nous ne disposons pas de portraits qui montrent ces révolutionnaires sous l’angle choisi pour La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II. Toutefois, on remarque que la forme particulière du nez de Couthon et son cou un peu empâté ont été rendus par Harriet sur son dessin. Concernant la représentation de Philippe Le Bas, il est impossible de se prononcer sur son caractère ou non réaliste car aucun portrait de lui de face ne nous étant parvenu. On croirait voir un portrait imaginaire si la fente très marquée de son menton, contrairement à ce qu’il en est pour les autres personnages de la scène dessinée par Harriet, ne faisait penser que ce détail, au moins, est exact [16].

Saint-Just, Robespierre, Couthon, Le Bas et Bourdon sont les cinq personnages de La Nuit du IX au X Thermidor de l'an II qu’identifie la gravure anonyme de la Bibliothèque nationale. Mais il m’a paru que d’autres personnages de la scène ont été dessinés par Harriet de façon à pouvoir être reconnus. C’est ainsi que le maire de Paris Fleuriot-Lescaut semble être le personnage portant une écharpe de représentant qui, sur le dessin, se trouve à côté du fauteuil de la présidence d’assemblée, devant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le visage du gendarme Merda serait lui aussi fidèlement dessiné si l’on se fie à ce tableau qui le représenterait sous l’Empire.

La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II est ainsi un document précieux qui nous donne à voir, dans une mise en scène certes imaginaire, des représentations fidèles des principaux protagonistes de l’événement. C’est aussi un témoignage émouvant, d’autant plus que l’artiste a cherché à différencier plusieurs des révolutionnaires placés derrière Saint-Just et au-dessus de lui, qui pourraient être certains des suppliciés des 10, 11 et 12 Thermidor dont nous n’avons que les noms [17] mais que Fulchran Jean Harriet devait, pour une partie d’entre eux, connaître.



[1] La gravure par Jean Joseph François Tassaert de La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II d’après le dessin de Harriet avait déjà retenu mon attention lorsque j’écrivais L’Éloquence de Saint-Just à la Convention nationale : un sublime moderne (Paris, Honoré Champion, 2020). J’avais ainsi noté page 219 qu’il fallait accorder « un certain crédit » à cette représentation de Saint-Just qui « ne peut qu’être relativement fidèle à l’image que ceux qui l’avaient vu conservaient de lui, sous peine que la gravure ne soit pas intelligible ». Je ne connaissais pas alors le dessin de Harriet, qui est très supérieur à la gravure de Tassaert.

[2] J’emprunte le mot « pendant » à l’annonce pour la gravure Le 31 May 1793 qui est faite dans le numéro 322 du Moniteur universel du 22 Thermidor an V (9 août 1797). D’après ce texte, le dessin de Harriet pour La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II ne paraît pas achevé à cette date et pourrait même ne pas avoir été commencé.

[3] On pourra consulter cette version assez fidèle aux tonalités du dessin de Harriet tandis que cette autre les a fortement interprétées pour un résultat moins heureux.

[4] Cette salle qui, à une époque, prit le surnom de « cabinet vert » à cause de la couleur des murs est présentée par Édouard Fournier dans Paris démoli (Paris, A. Aubry, 1855, p. 4-6).

[5] On sait que l’implication de Merda dans la blessure par balle de Robespierre a été mise en cause. Barras, dans ses Mémoires, affirme ainsi qu’elle a été causée par un suicide raté (Mémoires de Barras, membre du Directoire publiés par Georges Duruy, Paris, Hachette, tome I, 1895, p. 343 ; manuscrit de Barras).

[6] Ibidem.

[7] Exceptionnellement, ce bouton est représenté sur la gravure de La Nuit du IX au X Thermidor de l’an II par Tassaert.

[8] On sait que, comme Marat, Saint-Just possédait une baignoire dans l’appartement qu’il louait rue Caumartin, ce qui est rare à la fin du XVIIIe siècle. Mais l’usage était alors d’entretenir ses cheveux avec de la poudre et du son et en les brossant et peignant régulièrement.

[9] Un pan de cravate tombe devant la poitrine sur le dessin de Harriet sans qu’on puisse dire s’il a voulu représenter la tenue de Saint-Just dans une léger désordre.

[10] Pour ce type de chemise, on pourra consulter cette page comportant une photographie d’une chemise en soie présentée, lors de sa vente aux enchères, comme ayant été portée par Louis XVI le jour de son exécution.

[11] G. Vauthier, « La succession de Saint-Just », Annales révolutionnaires, 1923, tome XV, p. 514.

[12]  D’après un témoin, c’est habillé ainsi qu’il fut conduit à l’échafaud (cf. A. Quennedey, L’Éloquence de Saint-Just à la Convention nationale : un sublime moderne, op. cit., p. 217).

[13] Ibidem, p. 218.

[14] U. van de Sandt, « Fulchran-Jean Harriet », Revue de l’art, 2008, n° 159, p. 21-34 (en ligne à cette adresse).

[15] Moniteur universel n° 322 du 22 Thermidor an V (9 août 1797).

[16] Augustin Robespierre est le personnage en haut à droite figuré de dos et se précipitant par une fenêtre ouverte. Ses bottes et sa redingote longues rappellent, de même que pour Saint-Just, ses missions aux armées. Harriet a représenté Augustin Robespierre avec les cheveux longs comme sur ce curieux poinçon conservé à Carnavalet.

[17] Bruno Decriem leur a consacré une série de trois articles sur le site des Amis de Robespierre. On les trouvera à cette adresse (10 Thermidor an II), à cette autre  (11 Thermidor an II) et à cette dernière (12 Thermidor an II). Parmi les victimes des Thermidoriens arrêtées à la Maison Commune se trouvaient quatre artistes peintres : Jean-Baptiste Guilet, soixante-sept ans, peintre en portraits, Claude Bigaut ou Bigaud, quarante ans, François Laurent Chatelin ou Chatelain, quarante-trois ans, professeur à l’École nationale de dessin, et Jean-Jacques Lubin, vingt-neuf ans, élève de l’Académie de Peinture.