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« Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » : sur un poème de Rimbaud et le rôle du peuple dans la Révolution

Si plusieurs auteurs ont relevé les points communs des vies de « météore » qu’eurent Saint-Just et Rimbaud, ils n’ont pas envisagé ce qui, des idées exprimées par Rimbaud dans ses poèmes, pouvait rappeler les discours du révolutionnaire de l’an II. Pourtant, Arthur Rimbaud a composé durant l’été 1870 deux poèmes sur la Révolution française qui sont moins des fresques historiques, à la manière par exemple d’un Hugo, que des textes politiques dans lesquels le jeune poète prend parti dans les débats de son époque. L’un de ces poèmes est « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » [1] que je me propose d’examiner ici. Le voici avec son épigraphe [2] :

 

« … Français de soixante-dix, bonapartistes, républicains, souvenez-vous de vos pères en 92, etc. »

Paul de Cassagnac

       Le Pays

Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize,
Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse
Sur l’âme et sur le front de toute humanité ;

Hommes extasiés et grands dans la tourmente,
Vous dont les cœurs sautaient d’amour sous les haillons,
Ô Soldats que la Mort a semés, noble Amante,
Pour les régénérer, dans tous les vieux sillons ;

Vous dont le sang lavait toute grandeur salie,
Morts de Valmy, Morts de Fleurus, Morts d’Italie,
Ô million de Christs aux yeux sombres et doux ;

Nous vous laissions dormir avec la République,

Nous, courbés sous les rois comme sous une trique.
– Messieurs de Cassagnac nous reparlent de vous !

Arthur Rimbaud

     fait à Mazas, 3 septembre 1870.   

 

       Le premier mouvement du sonnet « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… », jusqu’à la troisième strophe, fait l’éloge des soldats de la Révolution s’étant battus contre les troupes des monarchies coalisées. Le second mouvement, nettement plus bref puisqu’il n’occupe que le dernier tercet, est une attaque contre le journaliste Paul de Cassagnac que Rimbaud généralise à son père et à ses frères (« Messieurs de Cassagnac », v. 14), tous partisans acharnés de l’Empire. En effet, Rimbaud a composé son poème en réponse à un article de Paul de Cassagnac publié le 16 juillet 1870 dans le journal bonapartiste Le Pays dans le contexte des préparatifs de la guerre avec la Prusse. L’épigraphe que Rimbaud a placée en haut de son poème est extraite de cet article dans lequel Cassagnac exhortait les « républicains, orléanistes, légitimistes, bonapartistes » – soit les Français appartenant à toutes les tendances politiques – à faire front avec le régime de Napoléon III contre la Prusse de Bismarck.

Si Rimbaud a voulu répondre à l’article de Cassagnac avec son poème, c’est – ainsi que l’indique l’épigraphe – parce que le journaliste y inscrivait cette guerre destinée à asseoir le pouvoir dynastique de l’Empereur dans la lignée des guerres de la Révolution en la présentant comme une guerre de libération des peuples opprimés par le pouvoir prussien. Face à cette récupération de l’histoire, Rimbaud rappelle dans son poème que la France de la Révolution ne peut être assimilée à celle de Napoléon III : la situation de ses compatriotes « courbés sous les rois comme sous une trique » (v. 13) ne saurait leur permettre de libérer, ainsi que le firent leurs glorieux aînés, les peuples d’Europe.

Arthur Rimbaud a composé vers la même époque d’autres poèmes attaquant le Second Empire, sa politique guerrière et son incompétence militaire, mais c’est dans « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » qu’il expose le plus nettement ses convictions républicaines. Les mots « fait à Mazas, 3 septembre 1870 » placés sous le poème ont également une portée symbolique. En effet, cette date correspond au lendemain de la capitulation de Napoléon III à Sedan. Quant à la prison de Mazas, elle était connue comme le lieu d’enfermement des opposants au bonapartisme : en signant son poème de Mazas, Rimbaud se plaçait donc fictivement [3] parmi les victimes républicaines de l’Empire.

La république dont le poète se réclame est la Première République proclamée le 22 septembre 1792. Dès le premier vers de son poème, il ajoute à l’année 1792, seule citée dans l’article de Cassagnac, l’année 1793. Le sens général du poème amène à penser que Rimbaud mentionne cette année parce qu’elle fut celle des premières victoires de la République aux frontières. Certainement songe-t-il aussi à l’exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793, d’après l’avant-dernier vers nettement antimonarchiste du poème. En revanche, il ne faudrait pas voir dans cette date une référence au roman Quatre-vingt-treize de Victor Hugo qui ne parut qu’en 1874 [4].

Arthur Rimbaud oppose la monarchie et les autres régimes personnels, qu’il assimile à la violence brutale, à la Première République, régime de la liberté. L’opposition est rendue sensible par les métaphore et comparaison du vers 13 (« Nous, courbés sous les rois comme sous une trique ») et par le jeu de rimes contrastif entre le terme prosaïque « trique » et le mot « République » (vers 12), avec sa majuscule anoblissante. Mais le but de Rimbaud, dans ce poème, est plus encore de saluer le sacrifice des révolutionnaires de 1792 et de 1793 pour la liberté et de faire leur éloge. Aussi Rimbaud a-t-il insufflé à son poème une véhémence dont il a emprunté la technique à l’art oratoire : on aura noté l’apostrophe et la reprise anaphorique des pronoms « Nous et « Vous » qui structurent le poème, la longue phrase des vers 1 à 13 progressant par amplifications, ou encore l’enchaînement rapide d’images frappantes (la Liberté embrassant les soldats, le joug brisé de la servitude, la Mort semant à la façon du blé  les soldats dans les sillons, l’assimilation des révolutionnaires au Christ rédempteur, notamment). La composition des vers concourt également à produire un effet d’emphase, les enjambements nombreux des trois premières strophes créant l’impression d’une avancée irrésistible des soldats révolutionnaires. Ces procédés confèrent au poème sa tonalité particulière. Le ton grave et, pour les trois premières strophes, presque solennel de « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » diffère en effet de la tonalité plus légère des autres poèmes de Rimbaud de la même époque, qu’il s’agisse de sonnets comme « Le Dormeur du val », « Le Buffet » et « Ma Bohême », ou de poèmes plus longs comme « Roman » ou « À la musique ».

Le rapprochement entre les idées de Saint-Just et de Rimbaud que je propose dans cet article est suggéré par la date de 1793 au premier vers de « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » et par la mention au vers 10 de la bataille de Fleurus [5], mais il m’a surtout paru pertinent en raison de la coïncidence de vues entre le jeune poète et le Conventionnel sur le rôle du peuple dans la Révolution française et les qualités qu’il y a manifestées.

Pour Arthur Rimbaud comme pour Saint-Just, c’est le peuple qui a fait la Révolution française. Les hommes que Rimbaud loue dans le poème « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » ne sont pas les généraux chers aux écrivains romantiques mais les milliers de soldats anonymes (le « million de Christs aux yeux sombres et doux » du vers 11) morts en combattant pour la Première République. « Le Forgeron », l’autre poème que Rimbaud a consacré à la Révolution, ne met pas non plus en avant un révolutionnaire célèbre mais fait parler un homme du peuple [6] tenant Louis XVI en respect que le poète a imaginé à partir de la journée du 20 juin 1792 au cours de laquelle le roi humilié dut se coiffer du bonnet phrygien. Que le peuple soit le véritable auteur de la Révolution avait aussi été affirmé avec force par Saint-Just dans une phrase en marge de son Projet d’institutions destinée à récuser les prétentions de certains révolutionnaires : « J'entends dire à beaucoup qu'ils ont fait la Révolution : ils se trompent, cela est l'ouvrage du peuple ». Un passage du Discours du 9 Thermidor dirigé contre les « carmagnoles » de Barère revient, comme le poème de Rimbaud, sur les victoires de la République pour affirmer qu’elles sont à mettre au seul crédit des soldats révolutionnaires : « Je désire qu'on rende justice à tout le monde, et qu'on honore des victoires, mais non point de manière à honorer davantage le gouvernement que les armées ; car il n'y a que ceux qui sont dans les batailles qui les gagnent, et il n'y a que ceux qui sont puissants qui en profitent ».

Saint-Just et Rimbaud considèrent de surcroît que la Révolution est moins l’ouvrage de la bourgeoisie et d’anciens nobles ralliés à ses idéaux, que du petit peuple auquel, avec les « décrets de Ventôse » prévoyant la redistribution des biens des riches contre-révolutionnaires, Saint-Just souhaitait rendre justice. Le Conventionnel déclare ainsi dans le rapport du 8 ventôse an II « Chacun immole le bonheur public au sien ; le pauvre pousse la charrue et défend la Révolution », tandis que Rimbaud décrit des soldats révolutionnaires chaussés de sabots (vers 3) et vêtus de haillons (vers 6).

Rimbaud et Saint-Just se retrouvent également de manière remarquable sur les qualités de ce peuple révolutionnaire. La première de ces qualités est la grandeur morale, sur laquelle Rimbaud insiste dans le second hémistiche du vers 5 de « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » (les soldats sont « grands dans la tourmente ») mais aussi aux vers 163-164 du « Forgeron », lorsque le personnage éponyme dit à propos des journées révolutionnaires : « Nous avons des terreurs / Où nous nous sentons grands, oh ! si grands ». Saint-Just, quant à lui, est revenu à de nombreuses reprises sur la grandeur du peuple dans ses discours à la Convention nationale et aux Jacobins. On peut par exemple citer le passage de son discours du 22 octobre 1792 dans lequel, pour s’opposer à la proposition girondine de constitution d’une garde armée protégeant la Convention contre les insurrections populaires, il déclare : « Un grand peuple qui, trois fois, en trois ans, a changé de constitution et d'esprit, qui lutte contre sa propre agitation et l'insuffisance de ses lois ; ce grand peuple doit être gouverné par des moyens plus doux ».

Dans le vers 5 du sonnet, Rimbaud a dépeint les soldats de la Révolution non seulement comme « grands » mais comme « extasiés » (« Hommes extasiés et grands dans la tourmente »), la diérèse insistant sur cet adjectif. Le mot « extasiés » a un sens fort puisqu’il signifie ravi, porté par l’extase : les soldats sont comme transportés hors d’eux-mêmes par un idéal qui est d’abord celui d’une libération universelle, ainsi que l’indique la strophe précédente d’après laquelle ils « bris[aient] le joug qui, pèse / Sur l’âme et sur le front de toute humanité ». Cette extase n’est cependant pas réductible au seul désir de libération universelle : pour exprimer l’ampleur de leurs aspirations, Rimbaud utilise dans « Le Forgeron » la métaphore céleste : « Regarde donc le ciel ! – C’est trop petit pour nous » (v. 166). Si Saint-Just n’emploie pas dans ses discours le terme extasié, les mots exaltation et exalté désignent des sentiments similaires. L’exaltation est aux yeux du Conventionnel une qualité primordiale du révolutionnaire sur laquelle son dernier grand rapport insiste : « Que l'heureuse exaltation soit honorée ; qu'on se souvienne que Caton était un homme exalté, et que Catilina ne l'était point. L'exaltation est dans la résolution opiniâtre de dé­fendre les droits du peuple et la Convention ; l'exaltation est dans le mépris des richesses et la simplicité courageuse des mœurs ; l'exaltation est vertu et non pas fureur. Il faut être un homme sublime pour consolider sa patrie ». Le même rapport du 26 germinal an II indique, parmi les causes d’exaltation révolutionnaire, le dessein généreux de libérer l’humanité de l’oppression : « N'en doutez pas, tout ce qui existe autour de nous doit changer et finir, parce que tout ce qui existe autour de nous est injuste ; la victoire et la liberté couvriront le monde ».

Une troisième caractéristique des révolutionnaires de « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » est, de façon particulièrement inattendue pour des soldats, la douceur. Pour les peindre, Rimbaud a utilisé la métaphore christique (« million de Christs », vers 11) à laquelle il a ajouté la précision « aux yeux sombres et doux » qui n’est pas sans évoquer les représentations saint-sulpiciennes. Que les révolutionnaires aient été des hommes doux importait à Rimbaud, puisqu’il a proposé dans « Le Forgeron » un développement comparable à propos du peuple s’apprêtant à prendre la Bastille : « Et quand nous fûmes là, devant les donjons noirs, / Agitant nos clairons et nos feuilles de chêne, / Les piques à la main ; nous n’eûmes pas de haine, / – Nous nous sentions si forts, nous voulions être doux ! » (vers 74-77, souligné par moi). Or Saint-Just, dans son célèbre portrait du révolutionnaire, présente celui-ci comme bon (il « sait que, pour que la Révolution s'affermisse, il faut être aussi bon qu’on était méchant autrefois ») mais également comme doux. Pour ce trait de caractère, c’est l’Ami du Peuple, que Saint-Just avait connu personnellement, qui sert de modèle : « Marat était doux dans son ménage, il n’épouvantait que les traîtres » [7]. Plusieurs témoignages nous permettent de savoir que Saint-Just avait lui-même un caractère doux dans les relations privées. Son ami Germain Gateau a ainsi rédigé en l’an III une notice biographique dans laquelle il a écrit que si le jeune Conventionnel se montrait « quelquefois irascible, sévère et inexorable quand il s’agissait de la patrie », il « était doux par caractère, généreux, sensible, humain, reconnaissant ». La phrase suivante de la notice explique en quoi consistait cette douceur de Saint-Just : « Les femmes, les enfants, les vieillards, les infirmes, les soldats avaient son respect et son affection ; et ces sentiments battaient si fort dans son cœur, qu’il était toujours attendri à la vue de ces objets si intéressants par eux-mêmes » [8].

Grandeur, exaltation et douceur : ces traits de caractère sont attribués aux révolutionnaires républicains du XVIIIe siècle par Rimbaud comme par Saint-Just. Une dernière similitude est peut-être encore plus frappante. Au vers 6 de « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… », Rimbaud présente les révolutionnaires comme pleins d’amour : leurs « cœurs », écrit-il, « sautaient d’amour sous les haillons ». Cet amour peut, d’après l’allégorie du vers 2, être compris comme l’amour de la liberté. Mais le mot amour étant également utilisé sans complément dans le poème « Le Forgeron » (« Nous avions quelque chose au cœur comme l’amour », v. 66), il paraît plus exact de donner à ce terme dans les deux poèmes son sens usuel de sentiment fort et passionné. Dans les discours et rapports de Saint-Just, on trouve de nombreuses occurrences du substantif amour dans les expressions lexicalisées « amour du peuple », « amour de la liberté » et « amour de la patrie » qui sont banales en 1792-1794 dans la bouche ou sous la plume des révolutionnaires. Le syntagme « amour de l’humanité », qui a deux occurrences dans le discours de Saint-Just et qui est d’un emploi politique beaucoup plus rare durant la période, me semble relever précisément du sentiment que Rimbaud désigne dans ses poèmes par le mot amour : une affection intense mais qui, contrairement au sentiment habituellement désigné ainsi, ne se limite pas à un seul objet. Ne pourrait-on pas considérer qu’avec le mot amour Arthur Rimbaud est parvenu à nommer un affect politique que les révolutionnaires français n’avaient désigné que de manière approximative dans des formulations (« amour de la patrie », « amour du peuple », « amour de l’humanité ») qui, pour les lecteurs d’aujourd’hui du moins, ne sont pas claires ? [9]

Le poème « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » manifeste ainsi avec les idées du Conventionnel une convergence de vues remarquable tant sur le rôle joué par le peuple dans une révolution que sur les qualités personnelles des révolutionnaires qui y prennent part. Mais, se demandera-t-on, est-il finalement étonnant que Saint-Just et le jeune Rimbaud, qui six mois plus tard prendra parti pour la Commune de Paris, eussent été d’accord sur des thèses politiques essentielles ?

 

 


[1] Ce poème n’est connu que par la version manuscrite que Rimbaud confia au poète douaisien Paul Demeny à l’automne 1870. « Le Forgeron », l’autre poème de Rimbaud sur la Révolution, appartient lui aussi à l’ensemble de poèmes connu sous les noms de « Recueil Demeny » ou « Cahiers de Douai ». On a longtemps pensé que ces poèmes avaient été recopiés par Rimbaud de façon à constituer un ou plusieurs cahiers, d’où les noms qui leur ont été donnés, mais leur entrée en 1986 dans les collections de la British Library a permis de constater qu’ils avaient été rédigés sur des feuilles volantes. Pour les problèmes philologiques que posent ces poèmes, on se reportera à la notice que Steve Murphy leur a consacrée dans Arthur Rimbaud, Œuvres complètes I. Poésies, Paris, Honoré Champion, 1999, p. 145-160.

[2] Nous suivons le manuscrit du poème, consultable sur le site de la British Library.

[3] Début septembre 1870, Rimbaud fut brièvement incarcéré à Mazas non pour militantisme politique mais pour défaut de titre de transport, le poète de quinze ans n’ayant pu entièrement régler le montant de son billet de train jusqu’à Paris.

[4] Quatre-vingt-treize intéressa d’ailleurs Rimbaud à sa parution. En effet, selon son ami Ernest Delahaye, Rimbaud lui aurait tenu les propos suivants lors d’une conversation qu’il situe en août 1874 : « Hugo a entrepris d’écrire un roman sans amoureux… chose nouvelle, hardie… Son livre est bien, en somme » (cité par Jean-Jacques Lefrère dans Arthur Rimbaud, Paris, Fayard, 2001, p. 722).

[5] La césure dite enjambante du vers 10 (« Morts de Valmy, Morts de // Fleurus, Morts d’Italie ») a pour effet de mettre en valeur « Fleurus », la grande bataille de l’année 1794 à laquelle participa Saint-Just.

[6] Il est remarquable que le personnage du forgeron inventé par Rimbaud n’adopte pas une posture héroïque qui le différencierait de la foule rassemblée devant le palais des Tuileries, contrairement au Père Duchesne du journal de Jacques-René Hébert. Sur le poème « Le Forgeron », on pourra lire cet article de Steve Murphy.

[7] Les deux dernières citations sont extraites du rapport de Saint-Just du 26 germinal an II.

[8] « Note relative à Saint-Just, extraite des notes du citoyen *** », in Saint-Just, Fragments sur les Institutions républicaines, Paris, Fayolle, 1800, p. XVI-XVII pour ces deux passages.

[9] Sur la question rarement envisagée des affects politiques dans la Révolution française, je me permets de renvoyer à un article consultable sur mon site Internet : Pierre-Yves Glasser et Anne Quennedey, « De la haine du roi à la communauté des affections : les ressorts d’une politique républicaine selon Saint-Just » (article paru en 2011 aux éditions Kimé dans Amour et désamour du Prince du Haut Moyen Âge à la Révolution française, J. Barbier, M. Cottret et L. Scordia dir.).