On ignore presque entièrement quelles furent l’enfance et l’adolescence de Saint‑Just. Les rares informations sur sa jeunesse que donnent ses biographies puisent toutes à la même source, le livre d’Edouard Fleury Saint-Just et la Terreur paru en 1852. Pour écrire son ouvrage, Fleury avait en effet recueilli à Blérancourt et à Soissons les témoignages des derniers vieillards à avoir connu Saint-Just. Mais les anecdotes que Fleury rapporte sont peu nombreuses et, surtout, laissent à qui les lit une impression de fausseté : c’est pourquoi les biographes du Conventionnel les ont accompagnées de gloses signalant leur caractère douteux. Dans cet article, je reproduirai une source antérieure de quinze ans à l’ouvrage de Fleury qui apporte des renseignements inédits sur les années que Saint-Just passa au collège Saint-Nicolas de Soissons [1] . Nous verrons que c’est sous un jour très différent qu’elle présente cette période de la vie du futur Conventionnel qui f...