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L’ « Esprit de la Révolution et de la Constitution de France » dans la presse révolutionnaire

Moins connu que d’autres textes de Saint-Just, l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France mérite d’être lu. Dans ce livre publié en 1791 qui est son premier ouvrage politique, le jeune révolutionnaire s’inspire de l’Esprit des lois de Montesquieu pour étudier l’organisation politique et sociale mise en place en France à partir de l’été 1789. Il revient aussi sur les événements des deux premières années de la Révolution et y donne son opinion sur ses principaux protagonistes. Ce qui rend l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France particulièrement intéressant, c’est le fait que Saint-Just y développe des idées politiques qui diffèrent de celles qui seront les siennes en 1792-1794 (la France révolutionnaire d’alors est encore monarchique) mais qui, dans une très large mesure, sont cohérentes avec celles qu’il défendra après son élection à la Convention nationale.

De plus, l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France est le seul texte qui permette de définir, de manière précise, la pensée politique de Saint-Just durant les premiers mois de 1791, avant que la tentative de fuite de Louis XVI ne donne à la Révolution un nouveau tournant : la lettre à Daubigny, qui permet elle aussi de connaître les idées de Saint-Just avant la réunion de la Convention nationale, est en effet postérieure à l’arrestation de la famille royale à Varennes le 21 juin 1791 [1]. Il serait donc utile que plus de chercheurs se penchent sur cet ouvrage capital pour définir les idées politiques de Saint-Just et leur évolution [2], mais également pour examiner comment les premiers événements révolutionnaires et les mesures législatives prises par les Constituants ont pu être perçus par les contemporains, l’opinion du futur Conventionnel présentant d’ailleurs l’intérêt d’être celle d’un observateur particulièrement avisé...

Cet article envisage le livre de Saint-Just à partir de la publicité qui lui a été donnée dans les journaux révolutionnaires. L’une des annonces publiées dans la presse au moment de la parution de l’Esprit de la Révolution est connue depuis longtemps, puisque c’est au milieu du XIXe siècle qu’Edouard Fleury, le premier biographe de Saint-Just, a signalé que le Moniteur universel annonçait la sortie de l’ouvrage de Saint-Just dans son numéro du 23 juin 1791 [3]. Grâce aux outils de recherche du site Google Books, il m’a été possible de découvrir d’autres annonces du livre de Saint-Just dans la presse révolutionnaire. Celles-ci amènent à préciser la date à laquelle l’Esprit de la Révolution est paru. Nous verrons également que ces annonces apportent des informations sur la manière dont Saint-Just entendait faire connaître son ouvrage ainsi que sur la réception qu’en firent ses premiers lecteurs.

On considère généralement que Saint-Just a commencé à rédiger l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France en 1790, éventuellement au second semestre, et que le manuscrit en était achevé à la fin de l’année [4]. Cependant, la lettre que Saint-Just a écrite à son éditeur, le libraire Beuvin, le 18 février 1791 indique qu’à cette date ou peu auparavant le jeune révolutionnaire remaniait encore son ouvrage : il y écrit en effet qu’il craint que « les envois incohérents » qu’il lui a faits aient « dérangé [ses] planches » [5]. Les planches dont il est question étant évidemment des planches d’imprimerie, il s’avère qu’en janvier ou février 1791 Saint-Just apportait encore à son livre des modifications suffisamment importantes (vraisemblablement, des ajouts) pour obliger son imprimeur à des remaniements d’ensemble.

Quand l’ouvrage est-il paru ? La publicité insérée dans le Moniteur universel du 23 juin 1791 a permis d’estimer que l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France était fini d’imprimer au début de la troisième semaine de juin 1791. Mais les annonces que nous avons retrouvées autorisent à préciser cette date : le Supplément au Journal de Paris du jeudi 9 juin 1791 [6] et le numéro du lundi 6 juin 1791 du journal intitulé Assemblée nationale, corps administratifs [7] informant leurs lecteurs de la parution de l’essai politique de Saint-Just, c’est au plus tard la première semaine de juin que celui-ci parut et non, comme on l’a écrit, au lendemain de la tentative de fuite du roi [8]. On peut ajouter que le livre est sorti à un moment où Saint-Just déployait toute son énergie afin d’être élu député à l’Assemblée Législative : le 20 juin 1791, soit une quinzaine de jours après la parution de l’ouvrage, il était désigné par ses compatriotes comme électeur au premier degré. Il n’est pas impossible que la publication de son ouvrage ait contribué, localement, à le faire considérer comme un homme dont la pensée politique était assez solide pour qu’il faille, malgré son jeune âge, l’élire député. Peut-être une phrase assez sibylline d’une lettre à Beuvin de fin janvier ou début février 1791 [9] renvoie-t-elle d’ailleurs à l’impatience qu’exprimaient alors ses amis et connaissances axonais attendant de lire son livre.

Les annonces pour l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France parues dans la presse révolutionnaire apportent d’autres informations. Comme elles n’ont jamais été reproduites, en voici le texte dans sa version la plus longue, telle qu’elle est parue dans le Journal de Paris et dans le Moniteur universel : « Esprit de la Révolution et de la Constitution de France, par M. Louis-Léon de Saint-Just, électeur au département de l’Aisne ; brochure in-8° de 184 pages ; prix 36 sous, et 42 sous, franc de port dans les départemens. A Paris, chez M. Beuvin, libraire, rue de Rohan, n° 18 ; et au Palais Royal, chez M. Mongie, marchand de nouveautés, galerie de bois, n° 215. » [10]

Le fait que les annonces du Moniteur et du Journal de Paris soient identiques et que plusieurs informations qui s’y trouvent soient absentes du livre (sa page de titre n’indique ni son prix, ni qu’il peut s’acheter chez M. Mongie) amènent à conclure que c’est l’éditeur ou, plus vraisemblablement, Saint-Just qui s’est chargé de rédiger le texte cette publicité [11]. Contrairement à la plupart de celles publiées dans les mêmes journaux, l’annonce pour l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France apporte un certain nombre de précisions qui n’étaient pas absolument nécessaires : sur son prix, avec et sans frais de port ; sur les librairies parisiennes où il est possible de l’acquérir (les annonces n’en indiquent généralement qu’une) ; et sur son auteur, puisque l’annonce mentionne aussi ses prénoms (ici, « Louis-Léon ») et qu’il est « électeur au département de l’Aisne ». Ces dernières indications sont destinées à l’identifier, puisque d’autres hommes portant le nom de Saint-Just [12] étaient en 1791 relativement célèbres. La précision selon laquelle il est électeur de l’Aisne lui permettait également de se faire connaître auprès des électeurs de ce département comme l’un d’entre eux et de soutenir avec son livre ses ambitions politiques.

Les informations de l’annonce ont pour but de faciliter l’achat de l’ouvrage de Saint-Just. Sont en effet indiqués de manière précise non seulement son prix, qui paraît conforme à ceux pratiqués habituellement pour ce type d’ouvrage [13], ce qui ne décourage pas l’achat, ainsi que les moyens de l’acquérir : en se rendant chez l’un des deux commerçants parisiens ayant des exemplaires en stock, ou en commandant le livre auprès d’eux, le montant des frais de port pour la province étant même indiqué. Je me suis étonnée qu’un second vendeur, « M. Mongie », soit mentionné dans l’annonce en sus du libraire Beuvin qui s’était chargé de l’impression de l’Esprit de la Révolution. « M. Mongie » est présenté comme un « marchand de nouveautés » tenant boutique au Palais-Royal, « galerie de bois, n° 215 ». Ce « marchand de nouveautés » ne vendait pas, comme on pourrait le croire d’après le sens plus récent de cette expression, « des étoffes pour femmes, la mercerie, les rubans, la lingerie et tout ce qui concerne la toilette des femmes » [14] mais des livres venant de paraître. Le XVIIIe siècle appelait aussi ces libraires spécialisés des « libraires de nouveautés ». En bénéficiant de deux points de vente, l’ouvrage de Saint-Just multipliait d’autant ses chances d’être acheté par les Parisiens fréquentant les étalages de livres.

Toutefois, on doit noter que les commerces des libraires Beuvin et Mongie n’étaient éloignés que d’une centaine de mètres : Beuvin tenait en effet boutique dans la rue de Rohan qui, alors, permettait de rejoindre la place du Carrousel depuis le Palais-Royal où travaillait le libraire Mongie [15]. Plus précisément, la boutique de ce dernier se trouvait dans la « galerie de bois » formant la partie sud du jardin du Palais-Royal. Les libraires Mongie et Beuvin ne pouvaient donc que se connaître, d’autant plus qu’avant de déménager rue de Rohan, la boutique de Beuvin se trouvait au numéro 266 de cette même galerie de bois du Palais-Royal, ainsi que nous l’apprend un autre numéro du Supplément au Journal de Paris [16]. Comme Saint-Just écrit encore à Beuvin à son adresse du Palais-Royal le 18 février 1791 [17], le déménagement du libraire rue de Rohan eut lieu entre cette date et les premiers jours de juin 1791. Voisins dans la « galerie de bois » du Palais-Royal, vendant tous deux le livre de Saint-Just, Beuvin et Mongie n’auraient-ils pas pu aussi s’associer pour couvrir les frais d’impression de l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France ? S’il n’est pas possible de répondre à cette question, nous souhaitons du moins la poser dans la mesure où la première des deux lettres de Saint-Just à Beuvin, qui tourne entièrement autour des difficultés financières du libraire pour imprimer l’ouvrage, se termine par ces mots : « Vous pouvez aussi vous réunir avec quelqu’autre confrère. Faites ce que vous pourrez, j’en ferai autant pour vous, et à jamais. » [18]

Ce sont en tout quatre annonces pour l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France que j’ai trouvées dans la presse de l’époque en utilisant Google Livres : celles du Moniteur universel, du Journal de Paris et du journal Assemblée nationale, corps administratifs que j’ai déjà signalées, ainsi qu’une annonce parue dans le numéro CCCIV du Courrier de Provence [19]. Cette liste vraisemblablement non exhaustive manifeste la volonté qu’eut Saint-Just de donner un écho aussi large que possible à la parution de son livre, non seulement pour qu’on lise son ouvrage mais aussi pour se faire connaître du public en tant que penseur politique. La ligne éditoriale et le contenu de ces journaux permettent d’ailleurs de se faire une idée du type de lectorat qui, selon Saint-Just, était particulièrement susceptible d’être intéressé par son livre. Ces quatre gazettes sont en effet des journaux d’information globalement favorables, avec des nuances, à la Révolution française [20] et qui publient pour l’essentiel des comptes rendus des débats de l’Assemblée nationale mais aussi des documents tels que des lettres, des adresses,… émanant d’autorités politiques ou de personnages en vue. Non exclusivement politiques, elles comportent des rubriques consacrées aux livres ou aux gravures venant de paraître et, souvent, aux spectacles en cours. Le Journal de Paris propose aussi des informations financières ainsi que des rubriques qui intéressent spécifiquement les Parisiens (par exemple, les biens à vendre ou les décès survenus dans la capitale) alors que le journal de Perlet Assemblée nationale, corps administratifs se singularise par la place donnée aux nouvelles provenant des autres départements. Le lectorat que Saint-Just et son éditeur souhaitaient toucher en faisant paraître ces annonces est donc un public éduqué, parisien aussi bien que provincial, acquis à la Révolution, et qui suit assidûment les débats législatifs tout en souhaitant plus largement s’informer. Ce sont en effet de tels lecteurs que la parution de l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France avait le plus de chance d’intéresser.

Les annonces pour l’Esprit de la Révolution parues dans Assemblée nationale, corps administratifs et le Courrier de Provence proposent aussi des analyses, anonymes, de l’ouvrage de Saint-Just. Celle du journal de Perlet est presque entièrement positive : « Le but de cet ouvrage [l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France] doit mériter à son auteur l’estime de tous les amis de la liberté, des mœurs et des lois ; ses idées sont neuves, ses comparaisons savantes et justes, sa morale pure et persuasive sans austérité ; aucuns (sic) de ceux qui ont écrit sur la révolution, n’ont analisé (sic) comme lui l’esprit des lois, n’ont fait mieux sentir à l’homme ce qu’il est, ce qu’il vaut, et ce qu’il doit faire, pour remplir les obligations du contrat social. M. Léon de Saint-Just, se dit jeune et par là plus près de la nature, on le reconnoît bien à la chaleur et à la pétulance de ses idées, qui nuit quelquefois à la pureté de son style : tout entier à son sujet, il néglige souvent de chercher le mot qui convient le mieux à ce qu’il veut exprimer ; quoiqu’il en soit (sic), nous croyons que cet ouvrage inspirera le plus grand intérêt, et qu’il ne laissera qu’un desir (sic) après sa lecture, celui d’en voir paroître bientôt la suite. »

  L’opinion exprimée par le chroniqueur du Courrier de Provence est beaucoup plus réservée : « Nous avons cherché dans cette brochure l’esprit de la révolution, et nous n’y avons trouvé que celui de l’auteur. Tout ce que nous pouvons dire de la division de cet ouvrage, c’est qu’il est divisé en chapitres, du reste, aucun plan, aucun rapport entre les parties. Le livre est comme le style, décousu, et, pour ainsi dire, morcelé. Les principes en sont assez généralement bons ; mais souvent les conséquences sont peu justes et les applications vicieuses. On se repose quelquefois avec plaisir sur un chapitre, mais il ne fait pas d’impression, et après avoir lu l’ouvrage entier, il se trouve qu’on n’a rien lu. Cependant nous sommes bien loin de vouloir décourager l’auteur ; il y a d’excellentes vues dans son ouvrage, et nous n’en aurions pas parlé si nous n’eussions cru qu’il méritoit des conseils, sinon des éloges. Il nous dit dans son Avant-propos, qu’il est jeune, et par là plus près de la nature ; nous pensons qu’il ne perdra rien en vieillissant de quelques années, parce qu’alors il sera plus près de la réflexion. »

Les avis de ces deux journaux sont donc presque entièrement opposés, non parce que jugerait comme des qualités ce que l’autre considèrerait comme des défauts, mais parce qu’ils ne prennent pas en compte les mêmes aspects du livre de Saint-Just. Le journal de Perlet est en effet d’abord attentif au dessein général de l’ouvrage et à l’originalité des thèses exprimées. Le Courrier de Provence, en revanche, insiste sur le défaut d’organisation du livre, les erreurs de raisonnement qui s’y trouveraient et sur la partialité dont le futur Conventionnel ferait preuve.

Les auteurs des comptes rendus s’accordent néanmoins sur deux points. D’une part, ils sont d’accord pour dire que le livre leur a procuré de la satisfaction : pour le journaliste de l’Assemblée nationale, corps administratifs, le livre de Saint-Just « inspi[re] le plus grand intérêt », alors que le rédacteur de l’article du Courrier de Provence concède que certains chapitres se lisent « avec plaisir » ou contiennent « d’excellentes vues ». D’autre part, le style du jeune auteur leur semble défectueux, l’Assemblée nationale, corps administratifs mettant ces incorrections sur le compte de « la chaleur et [de] la pétulance [des] idées » de Saint-Just, tandis que le Courrier de Provence trouve le style du livre « décousu, et, pour ainsi dire, morcelé », ce qui paraît faire référence au fréquent usage que le futur Conventionnel y fait de la parataxe et du style sentencieux. Enfin, on notera que les deux journalistes ont été frappés par le même passage de l’Avant-propos dans lequel Saint-Just écrit : « parce que j’étais jeune, il m’a semblé que j’en étais plus près de la nature ». Tous deux le citent pour excuser ses imperfections et pour l’encourager, l’un, à mieux faire et, l’autre, à poursuivre dans la même voie.

Ces critiques montrent que le premier essai de Saint-Just retint l’attention de ses contemporains. Si intéressantes soient-elles, ces critiques sont cependant décevantes en ce qu’elles restent très générales et n’examinent pas, en particulier, les thèses qu’avancent Saint-Just. Ajoutons que les défauts et les qualités que les deux journalistes relèvent dans l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France n’avaient pas échappé à Saint-Just lui-même. Le jeune révolutionnaire écrivait en effet au début de l’année à Beuvin qu’il n’ignorait pas qu’il lui faudrait encore travailler et beaucoup lire pour réussir à bien rendre ses idées [21] ; mais il y déclarait aussi à propos de son livre alors en cours d’impression : « J’ai traité des choses grandes, et je suis entré quelquefois dans des routes nouvelles où la lecture ne m’aurait pas conduit. »



[1] J’adopte la datation proposée par Bernard Vinot qui montre dans sa biographie de Saint-Just (Saint-Just, Paris, Fayard, 1985, p. 119-121) que cette lettre a probablement été écrite le 20 juillet 1791 plutôt que le 20 juillet 1792.

[2] L’article « Saint-Just politique ou mystique ? Le problème de la croyance en la république dans la pensée du Conventionnel » que j’ai coécrit avec Pierre-Yves Glasser examine quel rapport le futur Conventionnel entretient avec le républicanisme dans l’Esprit de la Révolution et de la Constitution de France ainsi que dans la lettre à Daubigny (deux premières parties de l’article). Il nous a en effet paru que la question du républicanisme de Saint-Just en 1791 devait d’être tranchée avant de mener toute étude plus approfondie de ces textes.

[3] E. Fleury, Saint-Just et la Terreur, Paris, Didier, 1852, tome I, p. 109. L’annonce se trouve à la dernière page du numéro 174 du Moniteur universel (page 722, numérotée par erreur 622).

[4] Jean-Pierre Gross, « L’œuvre de Saint-Just. Essai de bibliographie critique », in Actes du Colloque Saint-Just, Paris, Société des Études Robespierristes, 1968, p. 350 ; B. Vinot, Saint-Just, op. cit., p. 112.

[5] Saint-Just, Œuvres complètes, édition établie et présentée par Anne Kupiec et Miguel Abensour, Paris, Gallimard, 2004, p. 1160-1161.

[6] Annonce publiée à la page 4 du Supplément au numéro 160 du Journal de Paris.

[7] À la page 8 du numéro 670 de l’Assemblée nationale, corps administratifs, gazette plus connue sous le nom qu’elle prit plus tard de Journal de Perlet.
 
[8] Bernard Vinot, Saint-Just, op. cit., p. 119.

[9] « Tout mon département était dans l’attente » (Saint-Just, Œuvres complètes, op. cit., p. 1158).

[10] Nous suivons le texte publié dans le Moniteur universel sous le titre « Livres nouveaux ». Le Journal de Paris présente un texte identique à cette différence près qu’est omise la mention Monsieur (« M. ») devant les noms propres.

[11] Les tarifs pour faire imprimer des textes dans le Moniteur sont indiqués au bas de la dernière page de ce journal.

[12] Je pense particulièrement au Constituant Emmanuel Marie Michel Philippe Fréteau de Saint-Just (1745-1794), alors en fonction, mais on pouvait aussi confondre le futur Conventionnel avec le littérateur prolifique Simon-Pierre Mérard de Saint-Just (1749-1812). Le même problème d’identification de son auteur se posera lorsqu’il s’agira, en mai 1791, de publier le poème de Saint-Just Vers à M. Dorfeuille (voir mon article « Saint-Just amateur de théâtre d’après un poème inconnu »).

[13] Je me fie à des comparaisons avec les prix des livres semblables annoncés en mai et juin dans le Journal de Paris et dans celui de Perlet.

[14] Définition du Dictionnaire de la langue française de Littré (1873).

[15] Voir le plan de Paris datant de 1791 présenté sur l’application en ligne Jadis.

[16] Numéro 134 du 23 décembre 1790, p. III. Journal de la Ville et des Provinces ou Le Modérateur, n° 90 du 31 mars 1790, p. 360.

[17] Saint-Just, Œuvres complètes, op. cit., p. 1161.

[18] Ibidem, p. 1160 (souligné par moi).

[19] Page 265. Ce journal n’est pas daté mais comme le numéro qui nous intéresse rend compte des séances de l’Assemblée nationale du 19 au 21 juin 1791, il n’a pu paraître qu’ultérieurement.

[20] C’est de façon erronée que l’article de Wikipédia qui lui est consacré présente Charles Frédéric Perlet comme un journaliste contre-révolutionnaire. Cet article de Jacques Godechot fait le point sur les opinions de Perlet dans les différents journaux qu’il a publiés. Le Gazetier révolutionnaire est par ailleurs le site de référence pour les titres de la presse de l’époque.

[21] « Vous m’avertissez qu’il me faut de l’usage de rendre mes idées et de la lecture. C’est ce que je vous ai moi-même écrit plusieurs fois. » (Saint-Just, Œuvres complètes, op. cit., p. 1159)