Les comptes rendus que Le Monde et L’Humanité ont donnés du dernier livre d’Hélène Giannecchini ont signalé à mon attention cette autrice. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt Un désir démesuré d’amitié dans lequel Hélène Giannecchini mène une réflexion sur l’identité et l’appartenance sociale à partir de l’examen du rôle que l’amitié joue dans nos vies [1] . Sa réflexion s’appuie sur son expérience personnelle, sur des photographies issues d’archives queer et sur des livres avec lesquels elle entretient une relation particulière qu’elle qualifie d’amicale. Parmi ces livres se trouve le Projet d’institutions républicaines de Saint-Just qui fut pour elle une rencontre importante, ainsi qu’elle l’explique dans une interview [2] . Hélène Giannecchini consacre un chapitre presque entier de son livre aux institutions de Saint-Just sur l’amitié [3] . Elle relève d’abord que le Projet d’institutions donne à l’amitié un statut juridique que formalise l’obligation de déclarer les amitiés...