Il est désormais établi que le portrait au pastel de Saint-Just par Angélique Louise Verrier-Maillard fut fait d’après nature entre septembre 1792 et mars 1794, alors que le Conventionnel logeait à Paris à l’Hôtel des États-Unis. Dans cet article, je vais montrer que le portrait au physionotrace souvent considéré comme celui d’un homonyme de Saint-Just, ou d’un inconnu pris à tort pour lui, est bien un portrait du jeune révolutionnaire, et un portrait d’autant plus intéressant qu’il est le seul autre portrait de Saint-Just pour lequel il est certain qu’il a posé. Nous verrons qu’il peut également être daté assez précisément. Enfin, je reviendrai dans cet article sur la technique du physionotrace souvent considérée comme l’ancêtre de la photographie.
Ce portrait gravé est inséré dans le premier volume d’un exemplaire « truffé » [1] d’Organt conservé à la Bibliothèque municipale de Reims [2]. D’après Gustave Laurent, cet ouvrage avait successivement appartenu à une « vieille famille rémoise », au bibliothécaire Henri Menu (1842-1910), puis au sénateur de la Marne et maire de Reims Victor Diancourt (1825-1910) [3]. À sa mort, ce dernier légua à la Bibliothèque de Reims près de vingt mille volumes dont les deux tomes d’Organt qui, par chance, échappèrent à l’incendie qui détruisit le 3 mai 1917 la majeure partie des livres de ce legs. Les portraits au physionotrace étaient gravés à plusieurs exemplaires mais nous n’avons pas connaissance qu’il en existe d’autres que celui-ci. En particulier, les témoins ayant rencontré au XIXe siècle les descendants des sœurs de Saint-Just ne mentionnent pas, parmi les souvenirs familiaux qu’ils avaient conservés, de portrait gravé du Conventionnel.
Le problème que pose le portrait au physionotrace ne concerne pas son authenticité, qui n’a jamais été mise en doute [4], mais l’identité du jeune homme représenté dont le nom n’a pas été gravé sur la planche. Entre 1785 et les années 1830, des milliers de portraits au physionotrace, presque tous anonymes, ont été produits. Dès lors, ce portrait pourrait être celui d’un membre de cette « vieille famille rémoise » dont parle Gustave Laurent ou de tout autre personne que les propriétaires successifs du livre auraient pris pour Saint-Just...
D’autres indices sont donc nécessaires pour affirmer que ce portrait représente Saint-Just. Or l’étude que j’ai menée récemment sur le portrait du Conventionnel par Verrier-Maillard et sa copie qu’est le portrait Jubinal a mis en évidence un détail de ces portraits également présent sur la gravure au physionotrace : un anneau d’oreille [5] qui n’est pas circulaire mais hexagonal. Cette forme particulière de boucle d’oreille était rare à la fin du XVIIIe car l’examen des nombreux portraits au physionotrace que proposent les banques d’images en ligne ne m’a pas permis de relever d’autres représentations de boucles d’oreilles hexagonales.
L’extrême rareté de ce bijou encourage fortement à considérer que le portrait de l’exemplaire d’Organt représente Saint-Just. Sa comparaison minutieuse avec le portrait au pastel par Verrier-Maillard a permis de le confirmer. On voit d’abord sur ce document que les proportions des parties du visage sont les mêmes sur les deux portraits. Le menton de Saint-Just est toutefois plus levé et, par conséquent, l’angle du nez par rapport à la verticale différent. Plus que leurs proportions, ce sont les traits caractéristiques du visage de Saint-Just sur le portrait au pastel que l’on retrouve sur celui au physionotrace : le nez long et aquilin à la narine assez ouverte, la bouche petite [6] et le menton bien défini. Les sourcils en accent circonflexe du portrait au pastel me semblent aussi correspondre à la ligne légèrement brisée du sourcil sur le portrait au physionotrace. Mais le détail qui permet d’identifier Saint-Just de façon certaine sur ce portrait est un défaut de la peau : la petite protubérance ressemblant à un bouton qu’il a sur la narine gauche sur son portrait par Verrier-Maillard [7] est également représentée sur son profil au physionotrace. Le fait que, sur ce dernier portrait, ce détail apparaisse sur la narine droite s’explique par l’inversion du dessin qu’a opérée la gravure.
Quant aux différences dans l’aspect physique de Saint-Just que l’on remarque entre le portrait au physionotrace et le pastel, elles s’expliquent aisément. La coiffure du jeune révolutionnaire sur la gravure est une variante de celle du portrait par Verrier-Maillard : Saint-Just porte sur les deux portraits une frange assez longue séparée en deux qui, sur la gravure, est coiffée en arrière et laisse voir son front. Les cheveux sont plus bouffants sur le portrait au pastel mais sur les deux portraits ils sont dégradés le long du visage et passent devant et sur les oreilles [8]. Enfin, le révolutionnaire porte les cheveux longs à l’arrière du crâne sur les deux portraits mais coiffés différemment. Sur le pastel, la forme qu’ils adoptent montre qu’ils sont retenus à l’arrière par un ruban comme c’était la mode du XVIIIe siècle [9]. Les cheveux de Saint-Just sur le portrait au physionotrace ne paraissent pas serrés par un ruban [10] mais tomber librement sur le col de sa veste.
Les changements capillaires que nous avons relevés entre les deux portraits sont donc marginaux. La seule différence qui aurait pu être déterminante concerne les yeux, qui sont foncés sur le portrait au physionotrace alors que sur le pastel Saint-Just a les yeux clairs. Il s’agit là d’une spécificité des portraits au physionotrace qui représentent systématiquement l’iris de l’œil par un trait noir afin qu’il soit bien visible. De la même manière, les cils sont toujours fortement dessinés sur ces portraits en sorte qu’ils donnent l’impression que les modèles portent du mascara.
La comparaison des deux portraits montre ainsi de façon certaine que c’est bien Saint-Just qui est représenté sur le portrait de l’exemplaire rémois d’Organt. Si la ressemblance avec le portrait au pastel n’est pas d’emblée frappante, c’est en raison d’un autre portrait représentant le jeune révolutionnaire de profil, le médaillon en bronze de David d’Angers. Sur ce médaillon, le visage de Saint-Just est assez différent de l’image qu’en donne le physionotrace. En particulier, le Conventionnel y arbore une moue sévère sans rapport avec le sourire agréable qu’on lui voit sur les deux portraits pour lesquels il a posé.
Je me suis ensuite efforcée de dater ce portrait d’après la légende placée sous la gravure : « dessiné par Fouquet et gravé par Chrétien, inventeur du physionotrace, rue Saint Honoré vis à vis l'Oratoire n°45 et 133 à Paris ». Parce que cette légende avait été omise sur certaines des reproductions photographiques de ce portrait, on a pu croire qu’il avait été gravé par Gilles-Louis Chrétien d’après une dessin d’Edme Quénedey et qu’il datait de 1788 [11]. Quénedey tenait en effet un registre de ses clients dans lequel on lit qu’en 1788 il fit le portrait d’un certain Saint-Just qui n’est pas le futur Conventionnel mais vraisemblablement l’écrivain fantaisiste Mérard de Saint-Just dont j’ai déjà parlé dans ce blog [12].
Gilles-Louis Chrétien a gravé ce portrait de Saint-Just à une date ultérieure à sa rupture avec Edme Quénedey qui l’amena à s’associer avec le dessinateur Jean-Baptiste Fouquet [13] au cours de second semestre 1789. Pour préciser la date à laquelle le portrait de Saint-Just fut réalisé, il est possible de se fier à l’adresse que, pour des raisons commerciales, Chrétien avait toujours soin d’indiquer sous les portraits sortis de son atelier ; en revanche, il n’inscrit qu’exceptionnellement la date à laquelle ils furent réalisés. Pour trouver à quelle date Chrétien travaillait à l’adresse du portrait de Saint-Just, j’ai regardé sur Internet un grand nombre de ses gravures et recouru à des ouvrages spécialisés qui se sont avérés parfois erronés. De ces recherches, il ressort que jusqu’en 1793 le commerce de Chrétien était installé « Cloïtre St Honoré à Paris » : c’est en effet ce qu’indiquent ce portrait au physionotrace anonyme daté de 1790, celui du député Antoine de Moilly réalisé l’année suivante, le portrait au physionotrace bien connu de Maximilien Robespierre portant la date de 1792 ainsi que ceux de Victor-Amédée Magnan et d’un officier anonyme produits en 1793.
Je n’ai pas trouvé de portrait au physionotrace par Fouquet et Chrétien daté de 1794 mais deux portraits ont montré que Chrétien utilisa la mention « an 2ème » après la promulgation de l’ère républicaine le 5 octobre 1793. C’est ainsi qu’un portrait de jeune femme actuellement en vente chez un antiquaire porte la légende « dessiné par Fouquet et gravé par Chrétien, inventeur du physionotrace, rue Saint Honoré vis à vis l'Oratoire n° 45 et 133 an 2ème à Paris » [14], soit la même légende que le portrait de Saint-Just avec la précision supplémentaire « an 2ème ». Les Mémoires d’une société académique du siècle dernier [15] ont également reproduit un portrait au physionotrace de Madame de Sérilly accompagné de cette adresse et portant la date de l’an II.
Ainsi, malgré l’impression de grande jeunesse que donne le visage de Saint-Just sur le physionotrace, ce portrait représente le Conventionnel à l’âge de vingt-six ans. Comme son départ pour l’Alsace eut lieu le 17 octobre 1793, il n’est pas impossible que Saint-Just ait pris rendez-vous chez Chrétien durant les dix jours qui, du 6 au 16 octobre 1793, précédèrent cette mission. Il est néanmoins plus probable statistiquement que le portrait au physionotrace ait été réalisé en 1794, durant les six derniers mois de son existence. On ajoutera que les différences concernant la coiffure et les vêtements que nous avons relevées entre ce portrait et celui par Verrier-Maillard encouragent à penser que le portrait au pastel fut réalisé assez longtemps avant celui au physionotrace, à l’automne 1792 ou dans les premiers mois de l’année 1793.
Je trouve très émouvant que ce portrait donne à voir Saint-Just non lors de ses débuts politiques à Paris mais en l’an II, alors qu’il prononçait ses grands discours et qu’il dirigeait la France révolutionnaire. Ce portrait est par ailleurs important pour l’iconographie de Saint-Just en ce qu’il nous apprend que le Conventionnel n’avait aucunement « le front très-bas, le haut de la tête comme déprimé », ainsi que l’avait cru Michelet d’après le portrait au pastel [16]. Il montre également que les irrégularités de son visage n’étaient pas frappantes au point qu’elles aient pu l’enlaidir. Dans un précédent article, je m’étais en effet demandée si le bouton que Saint-Just avait sur l’aile gauche du nez et son grain de beauté sur le menton avaient été aussi discrets que sur son portrait par Verrier-Maillard ou, au contraire, très apparents comme sur le portrait Jubinal. Le portrait au physionotrace indique que la vérité devait se situer entre les deux, le portrait au pastel que nous connaissons – et qui semble avoir été retouché – flattant un peu son modèle tandis que le portrait Jubinal accentue ses défauts. Bien que modeste par sa taille et sa réalisation, le portrait de Saint-Just produit selon la technique mécanique et exacte du physionotrace est ainsi la représentation la plus fidèle que nous ayons du jeune révolutionnaire.
J’avais promis, au début de cet article, d’exposer en quoi consistait cette technique. La manière la plus simple de donner cette explication m’a semblé de suivre Saint-Just dans l’atelier de Gilles-Louis Chrétien [17] :
Quelques jours avant la réalisation de son portrait, Saint-Just s’est rendu rue Saint-Honoré pour convenir avec Chrétien du jour et de l’heure de rendez-vous et régler six livres à verser d’avance. Pourquoi Saint-Just a-t-il choisi Chrétien de préférence à l’un de ses concurrents ? Sans doute parce que sa boutique est proche des Tuileries et qu’il a eu l’occasion de voir sa devanture exposant les portraits qu'il produit. Peut-être aussi parce qu’il a aimé le beau portrait qu’ils ont fait de Robespierre, ou la centaine d’épreuves qu’ils ont exposés au Salon de 1793. Les gravures par Fouquet et Chrétien sont d’ailleurs plus fines et plus belles que celles de Quénedey ou de Gonord.
Sorti tôt de chez lui, Saint-Just remonte la populeuse rue Saint-Honoré en direction de la boutique de Chrétien. Il a mis ses meilleurs habits, achetés après son installation à Paris, et s’est fait couper les cheveux et poudrer en prévision de cette séance de pose. Arrivé à l’atelier, il est accueilli par Chrétien qui lui présente un homme à peine plus âgé que lui, le dessinateur Jean-Baptiste Fouquet. Fouquet conduit Saint-Just jusqu’à la pièce très lumineuse où il va poser. Après l’avoir installé dans une chaise à haut dossier en lui demandant de se tenir bien droit, le dessinateur bouge la planchette mobile destinée à maintenir son buste immobile. Puis, déplaçant de la main le menton du Conventionnel, il donne à sa tête la position qui convient pour la séance de pose et, avec d’autres planchettes, maintient son buste immobile.
En entrant dans l’atelier, Saint-Just a été frappé par la haute silhouette du physionotrace. Son châssis est près du fauteuil où il est assis et parallèlement à son profil. Sur ce châssis, un double parallélogramme articulé permet de dessiner le modèle aux dimensions réelles [18]. Avec un œilleton mobile, Fouquet suit le contour du visage et du buste de Saint-Just tandis qu’un crayon fixé sur le même montant les dessine sur la feuille fixée verticalement. Une fois ce profil achevé, Fouquet complète le portrait en ajoutant des ombres et quelques détails.
La séance de pose a duré à peine cinq minutes durant lesquelles Saint-Just a fixé sans bouger un objet placé devant lui à hauteur de sa tête. Il n’a pu voir Fouquet dessiner son profil mais, une fois libéré du carcan de bois qui l'immobilisait, il regarde son portrait au crayon. S’il veut conserver ce portrait appelé « grand trait » [19], il lui en coûtera douze livres, et trois livres de plus s’il souhaite que le dessin soit colorié.
Saint-Just, qui durant son adolescence aimait dessiner, demande à Fouquet qu’il lui montre la suite du processus qui aboutit aux portraits gravés. Le dessinateur lui explique le principe du physionotrace qui permet de reproduire un sujet grandeur réelle sans distorsions, puis lui montre le pantographe grâce auquel le « grand trait » se trouve réduit aux dimensions d’une carte de visite. Il le conduit ensuite dans la pièce où Gilles-Louis Chrétien est occupé à graver sur une feuille de cuivre un portrait à la pointe sèche. Dans la salle suivante où se trouve la presse à bras, des gravures nombreuses sèchent sur des tablettes ou accrochées à des ficelles tendues près du plafond. Certains portraits gravés ne sont reproduits qu’à douze exemplaires, d’autres à plusieurs centaines.
Il faut normalement sept jours à Chrétien pour réaliser une série de portraits gravés du même modèle, et seulement trois jours si le client est prêt à payer plus cher. Nous supposerons que Saint-Just, d’habitude moins patient, ait attendu une semaine pour venir chercher les exemplaires de son portrait gravé. Il a pu aussi compléter son achat avec les objets que Chrétien propose à la vente comme des portraits en miniature, des camées sur ivoire où est reproduit le visage du client ou son portrait au pastel de trois quarts. Je l’imagine volontiers achetant pour sa mère son portrait au pastel tandis qu’il réserve à ses amis vivant à Reims, Blérancourt, Soissons et Noyon les exemplaires gravés. Combien de ces portraits expédia-t-il les jours suivants ? Peut-être une centaine, qui rappelleront ses traits ceux qui lui sont chers et contribueront aussi à le faire connaître dans l’Aisne où il a été élu député [20]. Ce sont autant de portraits que nous pouvons espérer retrouver au hasard des ventes.
[1] Un livre « truffé » contient des documents rassemblés par son propriétaire tels que des textes autographes, un portrait, des fleurs séchées ou des coupures de presse.
[2] Ils sont catalogués sous les cotes Rés. Diancourt PP 323 et Rés. Diancourt PP 324.
[3] « La faculté de droit de Reims et les hommes de la Révolution », Annales historiques de la Révolution française, tome VI, 1929, p. 351 (en note). Cette « vieille famille rémoise » auprès de qui Henri Menu acquit cet exemplaire d’Organt avait-elle connu Saint-Just lors de ses études à l’université de Reims ? Gustave Laurent laisse son lecteur le supposer sans pour autant l’affirmer.
[4] Le prix des portraits gravés au physionotrace est en effet trop médiocre pour qu’ils aient donné lieu à une industrie de faux.
[5] Ces boucles d’oreille ont été effacées sur le portrait par Verrier-Maillard et sur le portrait Jubinal mais de manière trop grossière pour qu’on ne puisse pas distinguer leur forme sous les repeints.
[6] On pourra la comparer avec la bouche plus largement fendue de Maximilien Robespierre sur son portrait au physionotrace.
[7] Un repeint a tenté de la masquer sur le pastel mais il est bien visible sur le portrait Jubinal : cf. mon article « Sur un nouveau détail du portrait de Saint-Just de Carnavalet ».
[8] Sur le portrait au physionotrace, on remarque une mèche de cheveux descendant le long de la joue – ce que le XIXe siècle nomma « rouflaquette » – qui n’est pas visible ou est cachée par des mèches de cheveux sur le portrait au pastel. Il est d’ailleurs possible que cette particularité capillaire ait existé sur le pastel avant qu’il ne soit retouché pour cacher la boucle d’oreille, car David d’Angers l’a représentée en 1838 sur son médaillon de Saint-Just.
[9] Pour avoir une idée de cette coiffure dite « en oreilles de chien », on pourra regarder l’interprétation qu’en a donnée David d’Angers sur son médaillon de Saint-Just.
[10] L’arrière de la tête de Saint-Just est placé dans l’ombre, ce qui empêche d’être certain de l’absence de catogan.
[11] C’est par exemple ce qu’indique cette carte postale.
[12] Cette hypothèse a été faite par René Hennequin dans son article « Les portraits au physionotrace gravés de 1788 à 1830 » (Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube, 1929, p. 317). Hennequin se fonde sur le fait qu’en 1788 le physionotrace n’en est qu’à ses débuts et qu’alors seule une élite parisienne dont Mérard de Saint-Just faisait partie s’est fait représenter selon ce procédé. Le portrait au physionotrace de Quénedey et Chrétien aurait été utilisé pour le portrait gravé « complété par Lebeau » que l’écrivain a placé en frontispice de certains de ses livres.
[13]
Ce Jean-Baptiste Fouquet est mal connu. D’après la fiche de la Bibliothèque
nationale de France, il serait né à Verdun vers 1761 et mort après 1799. Cet arbre généalogique
mentionne un Jean-Baptiste Fouquet né à Verdun en 1765 et décédé en 1814. Il
pourrait s’agir du dessinateur du portrait de Saint-Just.
[14] On trouvera ce portrait sur ce site. La mention selon laquelle la femme anonyme représentée suivrait la mode Directoire est évidemment erronée.
[15] Mémoires et procès-verbaux de la Société scientifique et agricole de la Haute-Loire, tome XVI, 1909-1910, p. 88, note 4. Ce portrait d’Anne-Louise de Domangeville, comtesse de Sérilly, est reproduit sur une feuille non paginée située entre les pages 84 et 85. Il fut réalisé après l’exécution de son mari et sa propre libération consécutive au 9 Thermidor.
[16] Jules Michelet, Histoire de la Révolution française, Abel Polion-A. Le Vasseur, s. d., tome VI, p. 118. On remarque toutefois sur le physionotrace que le front de Saint-Just n’était pas régulièrement bombé mais formait un angle discret à la moitié de sa hauteur.
[17] Pour les lignes qui suivent, je me suis servie de l’article de G. Cromer « Le secret du physionotrace. La curieuse machine à dessiner de G.-L.Chrétien », de celui d’Henry Vivarez « Silhouettes et physionotraces » reproduisant plusieurs documents d’époque ainsi que de ce texte très renseigné publié sur le site « Art et Empire ».
[18] Un croquis de la main de Quénedey montre l’aspect du physionotrace et la position dans laquelle le modèle était placé.
[19] Le site Paris Musées présente un « grand trait » d’un inconnu de l’époque révolutionnaire signé Fouquet.
[20] Sur le rôle possible des portraits au physionotrace dans la culture visuelle et politique de la Révolution française, on pourra lire cet article de Guillaume Mazeau.